vendredi 3 avril 2020

Ces cinq derniers jours :


Chère Madame, cher Monsieur,

Ces cinq derniers jours :
 À Saint-Ouen, en Seine-Saint Denis, la Préfecture de Police a annoncé avoir saisi 32 500 masques chirurgicaux. Deux individus ont été interpellés.
 À Étampes, dans l’Essonne, des pompiers ont été caillassés par des « jeunes » (censés être confinés) lors d’une intervention pour venir en aide à un homme suspecté d’être atteint du coronavirus. Retardés par cette attaque, ils arrivent trop tard et ne peuvent pas le sauver.
 Depuis le début du confinement, la ministre de la Justice s’emploie à libérer les détenus de prison. On apprend par le JDD que 3 500 personnes ont déjà été libérées. Ce n’est que le début…
 La maire communiste de Vénissieux, dans le Rhône, a demandé du renfort à la police pour faire respecter le confinement. Elle dit au journal Le Parisien :

« Certains continuent à rester dehors, à occuper les squares, organiser des barbecues, des pique-niques sur les pelouses. D’autres font des matchs de foot ou des rodéos à scooters la nuit. Et il y a aussi les dealers qui continuent leurs trafics.(...) Il nous faut des renforts de la police nationale.(...) Ceux qui restent confinés toute la journée avec leurs enfants sont exaspérés de voir les jeunes tourner à scooter ou jouer au foot. La situation deviendra très tendue, si on ne nous donne pas des moyens. »
 Le chef de service des urgences de l’hôpital Jean Verdier de Bondy dit à un journaliste du journal Le Monde « qu’il n’y a plus une seule place de réanimation dans le 93 ».
 Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP police, interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, résume la situation : « Les politiques n'ont jamais voulu avoir le courage de reprendre possession de ces quartiers.(...) Je suis favorable au couvre feu, c’est une bonne solution, mais on aura besoin de l’armée pour ça car nous, on ne sera pas assez nombreux. »
Ce n’est qu’un florilège d’exemples trouvés dans les journaux de tout ce qu’il se passe dans les « quartiers » actuellement.

Et quand on lit les récents propos de Laurent Nuñez, secrétaire d’État à l’Intérieur, divulgués par le Canard enchaîné, on peut légitimement craindre que l’État ait bel et bien renoncé à prendre à bras le corps le problème des zones de non-droit.

« Ce n’est pas une priorité que de faire respecter dans certains quartiers les fermetures de commerces et de faire cesser les rassemblements ».
Laurent Nuñez, lui-même, a prononcé cette phrase lors d’une visioconférence avec les préfets des zones de défense au début de la mise en place du confinement. Il n’y a pas de doute à avoir, le gouvernement a peur d’un embrasement que l’on ne pourrait pas maîtriser et qui pourrait même faire empirer la crise du coronavirus. Dans ces conditions, ils décident donc… de ne rien faire.

Quel aveu d’échec !

Comment ne pas être d’accord avec Louis de Raguenel qui écrit cette semaine dans le magazine Valeurs actuelles ?

« Après plusieurs jours à entendre qu’il faut rester chez soi, que les amendes vont doubler voire tripler en cas de non-respect des mesures de confinement, les Français (re)découvrent que le gouvernement n’applique pas les mêmes règles sur le territoire et dans les banlieues, pour éviter l’embrasement.

Les faits ne peuvent d’ailleurs pas être cachés : les réseaux sociaux sont inondés de photos et des vidéos insupportables de refus de respect des règles de confinement dans les banlieues (Mantes-la-Jolie, Trappes, Vénissieux…). Les revendications de cette désobéissance, très souvent au nom d’Allah, sont légion. Il n’est pas un jour sans qu’on apprenne qu’un fonctionnaire de police ou un gendarme a été violemment agressé alors qu’il rappelait les règles de sécurité pour protéger la population du coronavirus.(...).

À ceux qui l’ignoraient encore, la crise du coronavirus est venue rappeler étrangement tous les échecs politiques des trente dernières années : immigration musulmane, paupérisation des services publics, désindustrialisation… 
»

Cette situation, je la déplore autant que vous et ne cesse de me battre au sein de l’IPJ pour inverser la vapeur. À ses débuts il y a treize ans, notre association faisait déjà ce constat. La justice était déjà impuissante (parfois même réticente) pour faire appliquer des mesures dissuasives et coercitives.

Depuis treize ans, nous nous battons. Nous nous battons pour défendre des idées de bon sens et des propositions concrètes. Nous nous battons pour les faire admettre par nos élus. Nous nous battons pour endiguer une certaine idéologie au sein de la magistrature (responsable du « mur des cons » par exemple). Nous nous battons pour que les victimes soient entendues, que les citoyens honnêtes soient respectés et que les dysfonctionnements de la Justice cessent une bonne fois pour toute.

Nous avons encore beaucoup de travail, je le sais bien, cette tâche est titanesque et la période actuelle n’est pas propice pour faire avancer notre cause. Mais soyez sûrs que nous restons sur le pont, plus vigilants que jamais et que nous mettrons pour mettre les bouchées doubles dès que la situation sera rétablie.

D’ici là continuez, s’il vous plaît, à respecter le confinement, même si cela vous demande beaucoup d’efforts et de sacrifices. Je formule pour vous et vos proches des voeux de bonne santé.

Avec tout mon dévouement,
Laurence Havel




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