mercredi 24 juin 2020

Fauchon cherche de nouvelles recettes pour ses boutiques parisiennes...



Face à la crise sanitaire et après les grèves, le groupe a demandé au tribunal de commerce de Bobigny le placement en redressement judiciaire de son siège et ses boutiques de la Place de la Madeleine. Et réfléchit à leur restructuration.
Les établissements de Fauchon rouvrent progressivement à Paris. Le « 24 », avec de la restauration mais aussi des produits d'épicerie et du vin, a redémarré le 3 juin, la terrasse du Grand Café quelques jours plus tard tandis que l'hôtel pourra accueillir ses premiers voyageurs le 1er juillet. Sur la place de La Madeleine, le magasin vitrine du 30 conserve cependant portes closes.
L'entreprise a en effet demandé au tribunal de commerce de Bobigny l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire concernant son siège et ses boutiques parisiennes, qui, au total, emploient environ 130 personnes. Cela ne concerne pas, en revanche, le reste des activités, dont les 73 boutiques exploitées en franchise en France et à travers le monde

Les effets des gilets jaunes et des grèves

Les points de vente parisiens ont, comme beaucoup, souffert de l'impact du Covid-19. Surtout, la crise sanitaire est intervenue alors que les établissements avaient déjà subi de plein fouet les effets des mouvements sociaux.
Lors des manifestations des gilets jaunes, la place de la Madeleine a été rendue inaccessible de nombreux week-ends. Puis la grève liée à la réforme des retraites a entravé les déplacements, pesant durant les fêtes. Les magasins Fauchon ont d'ailleurs vu à plusieurs reprises leurs vitrines vandalisées, y compris la boutique de thé durant le confinement.
Dans cette zone, les loyers sont en outre élevés. Les bailleurs n'ont proposé qu'un report d'un mois, voire d'un trimestre de ces derniers. « C'est insuffisant », poursuit le dirigeant, alors qu'après des semaines de fermeture, le chiffre d'affaires des magasins est à - 80 % de ce qu'il est habituellement.
« Nous devons travailler à une réorganisation de nos magasins. D'autant que la place de la Madeleine a changé, beaucoup de commerces de bouche ayant fermé. La restauration marche bien. Mais le « retail » souffre », souligne le président de Fauchon, Samy Vischel.
Pour franchir le cap, la direction va donc plancher sur un plan de restructuration avec les experts et les mandataires. « Pour l'épicerie fine, il va falloir se rapprocher des Parisiens pour ne pas être seulement liés aux touristes », indique Samy Vischel.

Un manque de touristes

Pour le moment, seule la boutique de thé sauve les meubles en maintenant son volume d'activité. Elle bénéficie d'une clientèle très parisienne et fidèle qui s'est précipitée dès la réouverture. Mais ailleurs, la raréfaction des touristes étrangers, notamment asiatiques à partir de fin janvier, s'est cruellement fait sentir.
Même si les frontières se rouvrent en Europe, il faudra de toute façon du temps avant que les non Européens reviennent à Paris. Et notamment les voyageurs venus d'Amérique latine ou du Brésil friand de la maison. Or l'été, le trafic dans les points de vente est d'abord lié aux touristes quand la clientèle parisienne est davantage présente en fin d'année pour les cadeaux.

Se rapprocher des Parisiens

Du côté des autres activités, la reprise de la partie traiteur est en suspens. Fin janvier, la filiale Fauchon Réceptions s'était, elle aussi, placée sous la protection du tribunal de commerce de Bobigny et cherchait un repreneur. Trois offres s'étaient présentées, stoppées par l'arrivée de la crise sanitaire.
Le contexte pour les activités événementielles reste très compliqué. Mais l'entreprise compte bien relancer des contacts.

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