Chère Madame, cher Monsieur,
Christophe Castaner l’a dit : « L’émotion dépasse les règles juridiques ». Par conséquent des manifestations interdites peuvent être tolérées et leurs organisateurs échapper à toute sanction.
C’est ainsi que, ce samedi, une nouvelle manifestation illégale organisée par la famille d’Adama Traoré a eu lieu à Paris.
Comme d’habitude, si l’on peut dire, il y a eu des destructions, des heurts violents avec la police et, au cours de cette manifestation soi-disant « antiraciste », des slogans antisémites ont clairement été proférés, comme en témoignent des vidéos qui ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux.
La Préfecture de Police a annoncé qu’elle allait saisir la justice pour ces propos antisémites. Mais à supposer que leurs auteurs soient effectivement traduits en justice, ceux-ci pourront sans doute se disculper en plaidant que, chez eux, l’émotion l’a emporté sur les règles juridiques.
Puisque le ministre de l’Intérieur lui-même estime que « l’émotion » est une excuse valable pour commettre des infractions, pourquoi ne pas se réclamer de son exemple ?
D’un côté, les « émotions » de certains leur valent une indulgence pratiquement sans bornes de la part du ministre, mais de l’autre le même Christophe Castaner a réussi à se mettre à dos tous les policiers.
Comment a-t-il réussi cet exploit ?
D’une part en affirmant que tout « soupçon avéré » de racisme dans les rangs de la police entraînerait la suspension des fonctionnaires concernés.
D’autre part en décrétant que, désormais, la technique dite de la « clef d’étranglement », destinée à maîtriser sans les blesser les individus violents, ne pourrait plus être utilisée par les policiers.
Évidemment, on lui a immédiatement fait remarquer que l’expression « soupçon avéré » n’a aucun sens. Si un soupçon est « avéré » ce n’est plus un soupçon, c’est une certitude. Et si c’est juste un soupçon, il est complètement injuste de sanctionner quelqu’un sur cette base. Les policiers aussi ont droit à la présomption d’innocence.
Quant à l’interdiction de la « clef d’étranglement », les policiers ont demandé quels moyens ils devaient alors utiliser pour maîtriser les individus violents et qui résistent à l’interpellation.
La réponse du ministre a été, en gros : « Je ne sais pas encore, mais on va y réfléchir ».
Christophe Castaner a par exemple évoqué l’utilisation des pistolets à impulsion électrique, les tasers. Mais ces tasers, la plupart des policiers n’en disposent pas encore et n’ont pas été formés à leur utilisation. Et puis cette arme est loin d’être sans danger. Elle est susceptible de provoquer des arrêts cardiaques et la personne qui est mise KO par la décharge électrique peut se blesser en tombant.
Alors quoi ? Des coups de matraque ? Des coups de poing et de pied ?
Christophe Castaner propose-t-il de remplacer une technique que les policiers emploient depuis longtemps et qui est relativement peu violente, par des techniques beaucoup plus dangereuses ? Ou bien faut-il comprendre que la seule chose qui préoccupe le ministre de l’Intérieur, c’est l’intégrité physique des délinquants et qu’il se moque que force puisse rester à la loi républicaine ?
Christophe Castaner aurait voulu faire comprendre à ses hommes qu’il les considérait tous a priori comme de dangereuses brutes racistes, il ne s’y serait pas pris autrement.
On comprend que les policiers soient ulcérés, qu’ils se sentent totalement lâchés par leur ministre et laissés sans moyens pour faire face à la violence, bien réelle, à laquelle ils sont confrontés au quotidien.
Résultat ? Plusieurs syndicats de policiers ont appelé leurs adhérents à ne plus procéder à aucune interpellation si les personnes résistent.
Un peu partout en France les policiers manifestent et déposent symboliquement leurs menottes à terre. Les refus d’intervenir dans des situations potentiellement dangereuses se multiplient, comme le rapportent les journaux.
Comme le confiait un commissaire de police au journal Le Figaro : « La démotivation guette dans les services, car le risque administratif encouru par chaque fonctionnaire qui se donne dans son métier devient bien supérieur au bénéfice d’une intervention réussie ».
À chaque fois que Christophe Castaner fait une déclaration, ce sont les criminels qui se frottent les mains.
Et du côté de la Justice, ce n’est pas mieux.
Interrogée au sujet de la colère des policiers, Nicole Belloubet a estimé vendredi dernier qu’il s’agissait juste d’un « mouvement d’humeur qui s’apaisera ». Les intéressés apprécieront.
Par ailleurs la Garde des Sceaux, qui se félicite d’avoir fait baisser la population carcérale de plus de 13 000 personnes en quelques semaines, sous prétexte de l’épidémie de COVID, a déclaré : « Chaque Français a quelque part en lui un risque de racisme. Il faut lutter contre ça. »
Chaque Français ordinaire est donc suspect et doit être surveillé, pour s’assurer qu’il n’abrite pas de mauvaises pensées. En revanche, si vous êtes un délinquant avéré, la ministre fera tout ce qui est en son pouvoir pour que vous restiez en liberté.
Et pendant ce temps-là, à Dijon, durant trois jours, des dizaines d’hommes issus de la communauté tchétchène, armés de barre de fer, de couteaux, de battes de baseball et même d’armes à feu, ont mené des expéditions punitives contre des dealers issus de la communauté maghrébine.
Lorsqu’on voit de telles choses, on a envie de s’écrier : mais y-a-t-il un pilote dans l’avion ? Y-a-t-il quelqu’un dans ce gouvernement pour s’occuper sérieusement de la sécurité des Français ?
François Rebsamen, le maire de Dijon, l’a bien dit : « Puisque la justice passe trop tard et que la police n'a pas les moyens de son action, la communauté tchétchène est venue faire respecter elle-même son droit. On n'est plus en République quand ça se passe comme ça. »
Lorsque la justice et la police sont défaillantes, c’est la guerre des gangs qui s’installe, la guerre de tous contre tous. C’est ce que nous avons vu à Dijon.
Ce n’est même pas qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion, c’est bien pire que ça. Vous vous souvenez du vol Germanwings 9525 ? Le copilote de l’airbus A 320, Andreas Lubitz, avait volontairement crashé l’appareil contre une montagne, tuant 144 passagers et six membres d’équipage.
Aujourd’hui, la politique de nos deux ministres nous envoie droit dans le mur, le mur de la réalité.
Le chaos s’installe peu à peu en France. La rentrée s’annonce terrible en septembre. Et il n’est même pas sûr qu’il y ait une trêve estivale.
Je ne vous le cache pas, je suis très inquiète. Révoltée aussi par la manière dont nous sommes abandonnés par les pouvoirs publics.
Mais aussi plus combative que jamais. Nous n’avons pas le choix : nous devons nous battre de toutes nos forces pour renverser la vapeur. Et je suis convaincue que nous pouvons y parvenir, avec votre soutien.
Plus que jamais l’IPJ va se battre pour faire entendre la voix de la raison, la voix des Français qui demandent à pouvoir vivre en sécurité et paisiblement.
Avec tout mon dévouement,
Laurence Havel
Christophe Castaner l’a dit : « L’émotion dépasse les règles juridiques ». Par conséquent des manifestations interdites peuvent être tolérées et leurs organisateurs échapper à toute sanction.
C’est ainsi que, ce samedi, une nouvelle manifestation illégale organisée par la famille d’Adama Traoré a eu lieu à Paris.
Comme d’habitude, si l’on peut dire, il y a eu des destructions, des heurts violents avec la police et, au cours de cette manifestation soi-disant « antiraciste », des slogans antisémites ont clairement été proférés, comme en témoignent des vidéos qui ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux.
La Préfecture de Police a annoncé qu’elle allait saisir la justice pour ces propos antisémites. Mais à supposer que leurs auteurs soient effectivement traduits en justice, ceux-ci pourront sans doute se disculper en plaidant que, chez eux, l’émotion l’a emporté sur les règles juridiques.
Puisque le ministre de l’Intérieur lui-même estime que « l’émotion » est une excuse valable pour commettre des infractions, pourquoi ne pas se réclamer de son exemple ?
D’un côté, les « émotions » de certains leur valent une indulgence pratiquement sans bornes de la part du ministre, mais de l’autre le même Christophe Castaner a réussi à se mettre à dos tous les policiers.
Comment a-t-il réussi cet exploit ?
D’une part en affirmant que tout « soupçon avéré » de racisme dans les rangs de la police entraînerait la suspension des fonctionnaires concernés.
D’autre part en décrétant que, désormais, la technique dite de la « clef d’étranglement », destinée à maîtriser sans les blesser les individus violents, ne pourrait plus être utilisée par les policiers.
Évidemment, on lui a immédiatement fait remarquer que l’expression « soupçon avéré » n’a aucun sens. Si un soupçon est « avéré » ce n’est plus un soupçon, c’est une certitude. Et si c’est juste un soupçon, il est complètement injuste de sanctionner quelqu’un sur cette base. Les policiers aussi ont droit à la présomption d’innocence.
Quant à l’interdiction de la « clef d’étranglement », les policiers ont demandé quels moyens ils devaient alors utiliser pour maîtriser les individus violents et qui résistent à l’interpellation.
La réponse du ministre a été, en gros : « Je ne sais pas encore, mais on va y réfléchir ».
Christophe Castaner a par exemple évoqué l’utilisation des pistolets à impulsion électrique, les tasers. Mais ces tasers, la plupart des policiers n’en disposent pas encore et n’ont pas été formés à leur utilisation. Et puis cette arme est loin d’être sans danger. Elle est susceptible de provoquer des arrêts cardiaques et la personne qui est mise KO par la décharge électrique peut se blesser en tombant.
Alors quoi ? Des coups de matraque ? Des coups de poing et de pied ?
Christophe Castaner propose-t-il de remplacer une technique que les policiers emploient depuis longtemps et qui est relativement peu violente, par des techniques beaucoup plus dangereuses ? Ou bien faut-il comprendre que la seule chose qui préoccupe le ministre de l’Intérieur, c’est l’intégrité physique des délinquants et qu’il se moque que force puisse rester à la loi républicaine ?
Christophe Castaner aurait voulu faire comprendre à ses hommes qu’il les considérait tous a priori comme de dangereuses brutes racistes, il ne s’y serait pas pris autrement.
On comprend que les policiers soient ulcérés, qu’ils se sentent totalement lâchés par leur ministre et laissés sans moyens pour faire face à la violence, bien réelle, à laquelle ils sont confrontés au quotidien.
Résultat ? Plusieurs syndicats de policiers ont appelé leurs adhérents à ne plus procéder à aucune interpellation si les personnes résistent.
Un peu partout en France les policiers manifestent et déposent symboliquement leurs menottes à terre. Les refus d’intervenir dans des situations potentiellement dangereuses se multiplient, comme le rapportent les journaux.
Comme le confiait un commissaire de police au journal Le Figaro : « La démotivation guette dans les services, car le risque administratif encouru par chaque fonctionnaire qui se donne dans son métier devient bien supérieur au bénéfice d’une intervention réussie ».
À chaque fois que Christophe Castaner fait une déclaration, ce sont les criminels qui se frottent les mains.
Et du côté de la Justice, ce n’est pas mieux.
Interrogée au sujet de la colère des policiers, Nicole Belloubet a estimé vendredi dernier qu’il s’agissait juste d’un « mouvement d’humeur qui s’apaisera ». Les intéressés apprécieront.
Par ailleurs la Garde des Sceaux, qui se félicite d’avoir fait baisser la population carcérale de plus de 13 000 personnes en quelques semaines, sous prétexte de l’épidémie de COVID, a déclaré : « Chaque Français a quelque part en lui un risque de racisme. Il faut lutter contre ça. »
Chaque Français ordinaire est donc suspect et doit être surveillé, pour s’assurer qu’il n’abrite pas de mauvaises pensées. En revanche, si vous êtes un délinquant avéré, la ministre fera tout ce qui est en son pouvoir pour que vous restiez en liberté.
Et pendant ce temps-là, à Dijon, durant trois jours, des dizaines d’hommes issus de la communauté tchétchène, armés de barre de fer, de couteaux, de battes de baseball et même d’armes à feu, ont mené des expéditions punitives contre des dealers issus de la communauté maghrébine.
Lorsqu’on voit de telles choses, on a envie de s’écrier : mais y-a-t-il un pilote dans l’avion ? Y-a-t-il quelqu’un dans ce gouvernement pour s’occuper sérieusement de la sécurité des Français ?
François Rebsamen, le maire de Dijon, l’a bien dit : « Puisque la justice passe trop tard et que la police n'a pas les moyens de son action, la communauté tchétchène est venue faire respecter elle-même son droit. On n'est plus en République quand ça se passe comme ça. »
Lorsque la justice et la police sont défaillantes, c’est la guerre des gangs qui s’installe, la guerre de tous contre tous. C’est ce que nous avons vu à Dijon.
Ce n’est même pas qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion, c’est bien pire que ça. Vous vous souvenez du vol Germanwings 9525 ? Le copilote de l’airbus A 320, Andreas Lubitz, avait volontairement crashé l’appareil contre une montagne, tuant 144 passagers et six membres d’équipage.
Aujourd’hui, la politique de nos deux ministres nous envoie droit dans le mur, le mur de la réalité.
Le chaos s’installe peu à peu en France. La rentrée s’annonce terrible en septembre. Et il n’est même pas sûr qu’il y ait une trêve estivale.
Je ne vous le cache pas, je suis très inquiète. Révoltée aussi par la manière dont nous sommes abandonnés par les pouvoirs publics.
Mais aussi plus combative que jamais. Nous n’avons pas le choix : nous devons nous battre de toutes nos forces pour renverser la vapeur. Et je suis convaincue que nous pouvons y parvenir, avec votre soutien.
Plus que jamais l’IPJ va se battre pour faire entendre la voix de la raison, la voix des Français qui demandent à pouvoir vivre en sécurité et paisiblement.
Avec tout mon dévouement,
Laurence Havel
Laurence Havel de l'Institut pour la Justice
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