samedi 13 juin 2020

Bonne immunité : vous allez être étonné !



Chère lectrice, cher lecteur

Il y en a qui croient qu’il faut être député ou ministre pour avoir une bonne immunité.

C’est vrai que ça aide.

Mais pour une fois, le commun des mortels a aussi la possibilité de travailler pour obtenir une meilleure défense immunitaire. Légalement, je précise.

Mais cela suppose de se prendre en main.

Car renforcer son immunité, c’est voir l’infection comme une fragilité du terrain plutôt que comme une agression extérieure qu’il faut écraser (comme le font par exemple les antibiotiques).

Cela nécessite une démarche active, « multi-directionnelle », où la prise en compte du lien corps-esprit est, vous allez le voir, une donnée essentielle pour construire un terrain robuste.
 

Ca vous surprend ? Ca ne devrait pas…


Saviez-vous par exemple qu’une personne seule, sans relations sociales, se défend moins efficacement contre un virus et produit une quantité accrue de molécules associées à l’inflammation qu’une personne bien entourée ?

Dans une étude sur les effets de la séparation conjugale, des chercheurs ont comparé un groupe de 38 femmes mariées à un groupe de 38 femmes divorcées.

Les résultats montrent que ces dernières ont des capacités immunitaires réduites, mesurées par leur taux de cellules NK (cellules de l’immunité innée)1 inférieurs au groupe des femmes mariées.

Dans une autre étude sur le deuil, les chercheurs ont montré que les personnes qui ont perdu leur conjoint présentaient une nette « diminution de la réponse des lymphocytes B », des globules blancs responsables de la production d’anticorps234.

Surprenant ? Pas vraiment.

Cela montre à quel point le renforcement immunitaire exige une approche globale.
 

Ce n'est pas à vous que je vais apprendre ÇA


Et ça commence, comme bien souvent, avec…l’intestin. Un acteur essentiel de notre système immunitaire.

Vous ne voulez qu’un seul exemple : 80% des gammaglobulines qui iront défendre nos bronches naissent dans l’intestin, dans une zone spéciale de la muqueuse intestinale qu’on appelle les « plaques de Peyer ».

Autre mission fondamentale de l’intestin, celle d’un barrage filtrant laissant passer les nutriments essentiels et interdisant l’entrée dans les tissus et la circulation sanguine à de nombreux agents pathogènes.

Lorsque le sang transporte trop de toxines et que les émonctoires principaux (foie et rein) sont sur-sollicités, ces toxines vont se diriger vers les sorties annexes : peau et muqueuses.

C’est ce qui explique pourquoi les personnes qui ont un intestin perméable sont souvent les mêmes qui ont aussi des écoulements chroniques des muqueuses, en particulier au niveau ORL.

Et c’est aussi la raison pour laquelle une bonne alimentation est si essentielle dans la prévention des infections.

Manger doucement, en quantité raisonnable, bien mâcher, faire la part belle aux fruits et légumes, assaisonner avec des huiles, éviter les aliments ultra-transformés, le sucre, etc.

Ce n’est pas à vous que je vais apprendre ces rudiments, mais je m’en voudrais de ne pas au moins rendre hommage à l’ail, particulièrement actif sur la vigueur du système immunitaire : s'il est consommé régulièrement (cru), il peut diminuer le risque de rhumes et d'infections de plus de 70 %5 !

L’ail frais et cru sera le plus actif à raison de 15 à 20 gr par jour, l’équivalent de 4 à 5 gousses écrasées. Ceux qui ne le supportent pas peuvent prendre 4 gr 3 fois par jour d’ail séché en gélule, avec toutefois une teneur en principes actifs réduite.

Visez l’intolérance zéro


Vous pouvez aussi vous interroger sur l’existence d’éventuelles intolérances alimentaires, soupçonnées d’accentuer la fragilité immunitaire.

Attention, nous parlons bien d’intolérance et non pas d’allergie.

En cas d’allergie, la réaction est rapide, brutale et la personne présente rapidement des symptômes du type urticaire, conjonctivite, rinorrhée, diarrhée voire choc anaphylactique.

S’il s’agit d’une intolérance, la symptomatologie est plus obscure et n’apparaît que deux jours après l’ingestion.

Il existe de nombreux tests pour vérifier une éventuelle intolérance, notamment au gluten ou aux produits laitiers qui sont les plus fréquentes :
  • La peptidurie, qui informe sur la présence de peptides opioïdes dans les urines, résultat d’une mauvaise assimilation du gluten du blé et de ses dérivés et de la caséine des produits laitiers. Coût : 90 euros.

  • Un test sanguin des antigènes alimentaires : de 22 aliments analysés jusqu’à 270, pour un budget qui démarre au moins à 100 euros, et qui monte très vite au-delà.  

  • Il existe heureusement un test gratuit et parfaitement fiable : le test du pouls du docteur Arthur Coca6

Il suffit de prendre son pouls une minute avant de manger. Puis de faire la liste exhaustive des ingrédients ingérés, et reprendre son pouls une demi-heure après le repas et encore une demi-heure plus tard.

Si votre pouls accélère de plus de 5 pulsations par minute, c’est qu’il y a intolérance à un ou plusieurs aliments ingérés. Le niveau d’accélération témoigne de la sévérité de l’intolérance.

Par recoupement, au bout de quelques jours, vous aurez repéré le nom du coupable.

Et il peut y avoir des surprises : dans son livre « The Pulse Test », le Dr.Coca raconte notamment le cas d’une femme qui a découvert une intolérance à son…dentifrice, qu’elle utilisait depuis des années et qui était la cause de ses migraines.
 

Agir pour l’immunité


Maintenant, nous devons aussi agir.

En prenant des probiotiques, qui ont démontré leur effet positif sur l’équilibre de la flore et l’immunité7.

Les résultats de plusieurs essais cliniques montrent notamment que les bactéries lactiques stimulent la production de divers anticorps dans l’organisme8910 : Lactobacillus GG, par exemple, protège efficacement des infections du système respiratoire11.

Dans l’alimentation on trouve d’excellents probiotiques avec les aliments fermentés : choucroute crue, kefir (boisson pétillante faite à partir de lait ou de jus de fruit fermenté),  kimchi (chou ou autres légumes fermentés avec du piment), miso (pâte salée faite à partir de soja fermenté), kvas (boisson pétillante faite à partir de pain fermenté dans de l’eau sucrée et de la levure).

Les prébiotiques sont la « nourriture » des bonnes bactéries (probiotiques). Ils se trouvent essentiellement sous forme de fibres non digestibles. Le site lanutrition.fr recommande consommer au minimum 2 à 3 aliments sources de prébiotiques chaque jour (ail, asperge, oignon, poireau, orge, avoine, agrumes, kiwi, graines de lin, etc)12.
 

Surveillez vos carences


Certaines carences en nutriments essentiels expliquent aussi une plus grande faiblesse immunitaire : 
  • La vitamine E : plusieurs études ont testé l’effet d’une supplémentation chez les personnes âgées. Elles ont montré que la vitamine E pouvait agir comme une pilule de jouvence et redonner aux anticorps leur vigueur perdue, réduisant ainsi considérablement le risque de contracter des infections13.
Choisir un complément pas trop dosé (200 UI par jour maximum), de vitamine E naturelle et apportant majoritairement du gamma-tocophérol, la forme de vitamine E qu’on retrouve le plus dans les aliments.
 
  • La vitamine D : les macrophages, qui font partie de la première ligne de défense en cas d'infection, produisent en quantité importante des récepteurs de la vitamine D lorsqu'ils sont confrontés à un agresseur. Lorsque la vitamine s'y fixe, la cellule immunitaire commence à produire des cathélicidines, composés qui détruisent le pathogène... à condition qu'elle soit présente en quantité suffisante dans l'organisme.
 
Or ,vous connaissez le chiffre qui tue : d’après l’Institut de Veille Sanitaire, près de 80 % des Français sont carencés en vitamine D.
 
Prendre 4000 UI par jour.
 
  • Le zinc : un déficit en zinc entraîne une production accrue de molécules responsables d'inflammation, les cytokines IL-6. L’apport recommandé est de 15 mg par jour. Les meilleures sources alimentaires de zinc sont : les huîtres, le foie, les œufs, la viande.

  • Le sommeil : une étude allemande a montré qu’un sommeil suffisant améliore la capacité de certaines cellules immunitaires de l’organisme (lymphocytes T) à se fixer à leurs cibles14

  • La vitamine C est elle aussi indispensable au bon fonctionnement du système immunitaire15. Prendre l’équivalent de 500 mg de vitamine C 2 fois par jour pendant les mois d’hiver.
 

Phytothérapie de l’immunité


Certaines plantes sont efficaces pour préparer un terrain immunitaire solide :

L'échinacéeproche cousine de notre marguerite est LA plante de prévention des infections.
 
Elle agit en augmentation du nombre de globules blancs, stimulation de globules blancs spécialisés (tueurs de toxines et de cellules infectées) et protection des cellules saines contre les microbes.

Prendre une cuillère à café d’extrait liquide toutes les 2 à 3 heures, en se limitant à 5 prises par jour jusqu’à ce que les symptômes commencent à disparaitre.

Tiens, c’est d’ailleurs un mélange d’échinacée d’Inde (andrographis) et d’éleuthérocoque qu’on retrouve dans une préparation dont vous avez peut-être déjà entendu parler : le « Kan Jang ». Les scandinaves l’utilisent pour lutter contre le rhume, la grippe et la pharyngite16.

L’astragale a elle aussi montré un bel effet immunostimulant,17 avec cette particularité qu’il suffit d’une seule prise pour remarquer une amélioration de certaines réactions immunitaires durant les sept jours qui suivent18! En prévention, prendre 2 à 4 ml d’extrait liquide 3 fois dans la journée.

Et je m’en voudrais de ne pas dire un mot de l’huile essentielle d’eucalyptus, à l’odeur si agréable :

Selon une étude publiée dans BMC Immunology, l’extrait d’huile d’eucalyptus contribuerait à la réponse immunitaire19.

La grande spécialiste des huiles essentielles Elske Miles conseille de préparer un mélange de 2 gouttes d’Eucalyptus globulus + 4 gouttes d’huile végétale d’Amande douce dans un petit récipient.

On applique quelques gouttes sur le point d’acupuncture sur le méridien du Poumon (le point 9P, qui est le point de tonification en médecine chinoise). Ici :
D’abord sur le poignet droit, puis sur le poignet gauche, matin, midi et soir pendant trois jours. Ce protocole peut être prolongé de quelques jours s’il y a un début de rhume.

D’autres auteurs mentionnent aussi l’huile essentielle de ravintsara (avec des propriétés expectorantes utiles en cas d’atteinte ORL ou respiratoire) ou de niaouli (antivirale ou expectorante)

Mais vous avez, peut-être vous aussi, votre botte secrète pour renforcer votre immunité. Partagez-la en commentaire de cette lettre, cela sera utile à tous !

Santé !

Gabriel Combris

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