samedi 27 juin 2020

Combien économise-t-on en réparant son ordinateur ou son smartphone ?


Acheter, jeter puis racheter à nouveau. Cette boucle devenue presque normale a de lourdes conséquences économiques et environnementales. Les Français seraient pourtant gagnants à tous les niveaux en réparant leurs appareils électroniques, signale l’Ademe.

Intuitivement, on se doute qu’en allongeant la durée de vie d’un produit dysfonctionnel nos dépenses et notre impact environnemental seront moins élevés. Pour avoir une idée concrète de ce gain, l’Agence de la transition écologique (Ademe) le quantifie dans une étude publiée début juin
Avant toute chose, lors de l’achat d’un objet, il est vivement conseillé de se renseigner sur son utilisation, car 50% des retours en service après vente sont liés à un mauvais entretien ou une mauvaise utilisation. 

Si malgré les soins minutieux que vous apportez à un appareil il tombe en panne, il est conseillé de le réparer. Par ailleurs, le simple fait de ne pas remplacer un smartphone encore fonctionnel permettrait d’économiser 96 euros par an. 

Ce chiffre augmente même à 112 euros pour un ordinateur. Même si le gain est moins élevé pour les appareils ménagers, il est de 28 euros pour un lave-linge et de 36 euros pour un réfrigérateur. De façon générale, si un foyer prolonge pendant dix ans la durée de vie de ses objets d’un an, il pourrait économiser environ 1 000 euros. En augmentant la durée de vie de trois ans, les bénéfices obtenus atteignent alors presque 2 000 euros. 
Au niveau national, toujours sur une période de dix ans, augmenter la longévité des objets d’une année dans tous les foyers représenterait un gain de 27 milliards d’euros.
En plus de représenter un bénéfice financier, favoriser la réparation a un effet positif sur l’environnement. «La phase de fabrication est responsable d’environ 80% de l’impact environnemental des produits», analyse Raphaël Guastavi, chef de service à l’Ademe. En effet, repousser l’achat d’un produit neuf réduit la demande globale. 

Et si cette demande baisse, la fabrication et par conséquent la pollution émise, diminueront également. Si chaque foyer allongeait d’un an la durée de vie de ses appareils électroniques, il pourrait éviter d’émettre 200 kilogrammes de carbone dans l’air en dix ans. Ramené à l’échelle nationale, cela représente six millions de tonnes de CO². 

Un réflexe différent selon l’objet hors service


L’étude de l’Ademe souligne également que le réflexe de se tourner vers la réparation n’est pas le même selon les types de produits. Elle dresse le top 8 des produits les plus réparés (vélo, bijou, ordinateur, tondeuse à gazon, montre, meuble, lunettes, lave-vaisselle) et celui des moins réparés (micro-ondes, grille-pain, équipements de sport ou de loisirs, fer à repasser, cafetière, imprimante, électroménager de la salle de bains et réfrigérateurs). Si les vélos vont être restaurés dans 63% des cas, ce n’est pas le cas des petits équipements ménagers. Le taux de réparation du grille-pain par exemple est seulement de 23%. 

Par ailleurs, l’obsolescence marketing et culturelle nous amène à changer d’objets même s’ils fonctionnent encore, cette pratique concerne 14% des Français. Le simple fait de ne pas remplacer un smartphone encore fonctionnel permettrait d’économiser 96 euros par an.
 Ce chiffre augmente même à 112 euros pour un ordinateur. Pour contrer cette surconsommation et donner envie de se tourner vers la réparation, il faut que le consommateur y trouve des avantages. Et pour cela, «il doit connaître et prendre conscience de l’impact financier et environnemental de l’allongement des durées de vie des appareils», détaille Raphaël Guastavi. C’est aussi pour cette raison que l’étude a été réalisée : pour informer.

Un décalage entre la volonté et les actes


Alors que plus de 80% des Français trouvent important de réparer ses équipements, seulement un sur trois passe réellement à l’acte. Si autant de personnes n’ont pas recours à la réparation, c’est en grande partie dû au manque d’information. Certains a priori restent ancrés dans les esprits. Ne pas avoir confiance en le réparateur, ne pas savoir où en trouver un, avoir peur que le produit ne tienne pas dans la durée ou que la réparation coûte trop cher… «C’est parfois des excuses qu’on se donne car en réalité, on a bien envie de changer», décrypte Raphaël Guastavi. Lors de la réparation d’un objet, il y a souvent des garanties de trois ou six mois. Par ailleurs, il existe des plateformes pour trouver des informations ou des réparateurs, telles que Longue vie aux objets ou l’Annuaire de la réparation. Pour ceux désireux d’apprendre à réparer eux-mêmes ou de privilégier les circuits de seconde main, de nombreux lieux existent et se développent partout en France. 
A partir de 2021, les industriels devront mettre un indice de réparabilité sur certaines catégories de produits électriques et électroniques. Cette mesure permettra aux consommateurs «de mieux connaître les possibilités de réparation et poussera certainement les industriels à améliorer leur produit pour qu’ils soient plus réparables». Ce nouveau dispositif ainsi que les études menées à ce sujet pourraient ainsi permettre aux consommateurs de connaître les avantages et les manières de réaliser ces économies. 
Lisa Noyal

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