Le fruit de la passion, Passiflora edulis, appelé aussi passiflore ou fruit de pourpre est le fruit d’une plante grimpante très vigoureuse qu’on appelle aussi grenadille. J’adore ce mot, cette combinaison du mot grenade et le suffixe en ille, si féminin !
Les missionnaires qui l’ont découvert au Brésil au XVIe siècle lui ont donné le nom de fruit de la passion parce que sa fleur évoquait selon eux la passion du Christ. En hébreu, on l’appelle communément passiflora mais son nom scientifique est שעונית נאכלת, Sheonit nééchelet, parce que sa fleur ressemblerait à une montre.
Cette plante originaire d’Amérique du Sud, plus précisément d’Amazonie, se cultive aujourd’hui dans de nombreux pays dont l’Australie, l’Afrique du Sud, la Californie, le Sri Lanka, l’Indonésie, les Antilles, Hawaï et Israël.
En Israël, on cultive le passiflore violet qui a été importé d’Australie au début du XXe siècle. Il n’est pas rare de le voir dans les jardins entourant les maisons de Tel Aviv ou grimpant sur les façades des bâtiments..
J’en ai sur ma terrasse à Tel Aviv et j’apprécie de voir ses fleurs à l’allure si particulière se transformer en fruits. Comme notre terrasse n’est malheureusement pas très fréquentée par les abeilles, Charles, quand la fleur s’ouvre, s’arme d’un pinceau et fait passer le pollen des étamines aux stigmates pour polliniser la fleur. Je dois dire que je prends un délicieux plaisir à écrire ses mots qui me rappellent des cours de Sciences naturelles de mon enfance à l’école primaire.
Le fruit d’un vert lisse devient progressivement violet. Il est prêt à être consommé quand il tombe de la plante lui-même en se détachant de la branche. Sa peau doit être fripée. C’est un fruit riche en vitamines A et C et il a beaucoup de fibres.
Le fruit a des propriétés apaisantes et au Brésil qui est le plus gros producteur, où il est appelé maracudja, les footballeurs en consomment avant les matchs pour combattre leur anxiété.
On le coupe en deux et on le mange avec une petite cuillère directement dans son écorce. Il a un goût acidulé très agréable. Sa texture un peu collante et avec des graines peut rebuter certains. On peut en faire des crèmes et des sorbets, et il est aussi très intéressant pour la confection de sauces. Au Palais des Thés Israël, comme vous le savez le plus grand sponsor de Kef Israël, on trouve un excellent thé vert avec du fruit de la passion, le Detox Brésilien.
Au Moshav Ein-Iron, au nord-est de Hadera, un passionné fait de la liqueur de fruit de la passion casher du nom de Flora avec 12% d’alcool.
Et pour vous donner l’eau à la bouche, Charles-Marie René Leconte de Lisle (1818-1894) , encore un nom qui me rappelle l’école de mon enfance a écrit Le sommeil de Leilah. En voici un extrait :
Elle rit et sommeille et songe au bien-aimé,
Telle qu’un fruit de pourpre, ardent et parfumé,
Qui rafraîchit le coeur en altérant la bouche.
Telle qu’un fruit de pourpre, ardent et parfumé,
Qui rafraîchit le coeur en altérant la bouche.
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