Le week-end dernier, une fusée décollait de Cap Canaveral. Pendant ce temps, le pays, déjà aux prises avec l’épidémie de Covid-19 qui a entrainé la mort de plus de cent mille Américains et une crise économique majeure, explosait suite au meurtre de George Floyd par la police.
Lorsque Trump arrive à Cap Canaveral, c’est la chanson "Macho Man", des Village People, qui jaillit des haut-parleurs. Car Trump aime les représentations théâtrales du pouvoir présidentiel. Il croit que l’on projette la force en la proclamant – que si l’on dit que l’on est macho, alors on l’est.
Mais, après ce week-end violent et tragique pour l’Amérique, aucune de ses postures narcissiques n’a réussi à masquer le fait qu’il est un politicien profondément impopulaire et peu sûr de lui, qui lutte, comme jamais auparavant, pour diriger un pays divisé.
Le samedi, pendant douze heures, retiré derrière les hauts murs de son manoir fortifié et défendu contre une foule en colère par un essaim de policiers antiémeutes et de gardes nationaux lourdement armés, Trump n’a rien dit et n’a rien tweeté. Le Macho Man ne semblait plus aussi "alpha".
Mais le dimanche midi, Trump était redevenu Trump. Le président était de nouveau en train de fulminer sur Twitter à propos des "Lamestream Media" et des "fake news". Il blâmait le maire de Minneapolis et les "anarchistes de la gauche radicale", réprimandait les dirigeants des "villes et États dirigés par les démocrates" et se moquait de son adversaire de novembre, "Sleepy Joe" Biden.
En d’autres termes, il était redevenu le président tout-puissant de ses conjurations publiques, le fulgurant autocrate qui n’aime rien d’autre que de parler de son "droit absolu" de faire à peu près n’importe quoi, qu’il ait ce droit ou non.
Nous ne savons pas encore comment ces derniers jours vont remodeler Trump ou sa présidence. Est-ce le début d’un long et chaud été de discorde dans nos villes? Dans le passé, Trump a alimenté sans vergogne la discorde raciale et la division à des fins politiques. Il est expert en matière de transfert de responsabilités. 2020 nous a déjà donné un procès en destitution, une pandémie mortelle et le plus grand effondrement économique depuis la Grande Dépression.
Nous pouvons maintenant ajouter les pires émeutes en l’espace d’une génération. Cela suffira-t-il enfin à faire taire Donald Trump?
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