mercredi 12 août 2020

19ème : un homme victime d’une violente agression antisémite...



Paris : un homme de 29 ans victime d’une violente agression antisémite dans le 19e

Un jeune homme de confession juive s’est fait violemment agresser la semaine dernière. Le BNCVA (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) a décidé de porter plainte.

Par Céline Carez


C’est un déferlement de violences gratuites, de menaces de mort, de coups, de strangulations, d’insultes antisémites, « Sale juif! Sale fils de p…! Sale race! T’es un homme mort! On va te crever! ». David, la victime, 29 ans — « encore sous le choc, sonné » —, dit avoir « l’impression d’avoir vécu un viol ». « C’était un mauvais film dont je ne voyais pas la fin ». Il a déposé plainte.
Ce mardi, le BNCVA (Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme), a annoncé avoir aussi déposé également plainte pour violences volontaires en réunion, aggravée, à caractère antisémite. « Nous l’avons transmise au procureur de la République, précise Sammy Ghozlan, président du BNVCA. C’est important que la victime ne se sente pas seule. Nous voulons qu’il ait l’association derrière lui pour le soutenir. Et nous voulons aussi que les services enquêteurs mettent tout en œuvre pour retrouver les auteurs mus par la haine du juif. »

Les images de vidéosurveillance pourraient permettre de retrouver les auteurs

Lesquels auteurs courent toujours. Cependant, les deux agresseurs ont été filmés par les caméras de vidéo surveillance. « Ne vous inquiétez pas !, a glissé un policier du commissariat du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) à David. Ils vont les retrouver. » L’enquête a été confiée à la Sureté territoriale (ST) parisienne.
Les faits remontent à jeudi dernier. « Je venais chercher ma fille de 7 mois chez mes parents, rue Archereau (XIXe), se souvient David. Ils la gardent pour les vacances. Deux jeunes hommes, parfaits inconnus, plutôt bien habillés, la vingtaine, ont surgi derrière moi quand je tapais le digicode. Ils se sont engouffrés avec moi dans l’ascenseur. Arrivés à l’étage de mes parents, ils m’ont sauté à la gorge alors que je sortais. J’ai essayé de crier. Je n’étais qu’à quelques mètres de la porte de leur appartement. Ils n’entendaient pas. Les portes sont épaisses ».
Le calvaire du jeune homme ne fait que commencer. « L’un m’étranglait tandis que l’autre me rouait de coups de poing. Puis ils ont ouvert la porte de l’escalier de secours et m’ont balancé. J’ai dévalé les marches. J’étais en bas, à terre. Ils sont revenus me rouer de coups et m’arracher ma montre au poignet et encore m’étrangler. Là, vous voyez la mort. Vous n’avez plus de force. Vous ne respirez plus. Vous voulez juste que ça se termine ».

Découvert inconscient par son père

David s’évanouit. « Après, j’ai un trou noir ». C’est son père qui, inquiet de ne pas voir arriver son fils, va ouvrir la porte de l’appartement. « Il les a entendu courir dans les escaliers. Je pense que sans lui, ils me laissaient pour mort ». Le père voit éparpillés par terre le téléphone de son fils, ses sacs, son trousseau de clé. Et ouvre la porte de l’escalier…
La famille va appeler le commissariat du XIXe qui ne se déplacera pas. David portera plainte dans le Val-de-Marne, où il réside.
La victime, l’arcade sourcilière enflée, le corps couvert d’hématomes, un bout de dent cassé, du sang sur une jambe, des traces de strangulation, va être auscultée par les médecins de l’UMJ (unité médico-judiciaire) de Créteil (Val-de-Marne). Et se voir prescrire dans un premier temps 10 jours d’ITT (Incapacité totale de travail) sous réserve d’autres examens.

La victime toujours hantée par l’agression

« M’avaient-ils repéré les jours précédents en venant chercher ma fille ? s’interroge David, dans ce quartier du XIXe qui abrite une communauté juive importante. Je porte toujours la kippa ? » David s’est aussi fait voler sa Rolex, le modèle Submariner, valeur 10 000 euros.
Mais au-delà du préjudice financier, le jeune homme, depuis jeudi, a perdu le sommeil. « Les images me hantent. Ça tapait, ça tapait. J’étais comme un punching-ball. Je me dis, c’est ça, en 2020, on peut s’en prendre plein la gueule, gratuitement, juste parce que tu es juif. »

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