vendredi 21 août 2020

Conquête spatiale : Top 11 des événements à ne pas rater en 2020 ...



La conquête spatiale ne date pas d’hier !
Rappelons par exemple que le premier vol spatial orbital de l’Histoire ; le premier vol habité par un être ; et le premier pas sur la Lune ont respectivement eu lieu en 1957, 1961 et 1969 : soit il y a plusde 60 ans pour le premier.
Cependant, le secteur connaît un véritable renouveau. Depuis une dizaine d’années, le nombre de ses missions s’accélère. Cela s’explique par plusieurs raisons, notamment l’ouverture du secteur spatial aux sociétés privées.
Par ailleurs, la reprise active des missions spatiales et sa multiplication ont aussi été boostées par l’émergence des acteurs du « NewSpace », et par la réaction des acteurs historiques qui en découle.
2020 devrait d’ailleurs marquer un tournant important.
De (très) nombreuses missions sont au programme, notamment pour explorer de nouveau Mars, le Soleil et la Lune. En regardant de plus près, cette année sera marquée par la découverte : des vols habités mais aussi pour certains pays tout juste lancés dans la course.
Voici donc, dans l’ordre chronologique, le Top 11 des événements spatiaux et des missions spatiales à suivre en 2020.

1. « Solar orbiter » : un satellite pour observer le Soleil  –> février 2020



Baptisée Solar Orbiter ou SolO, cette mission vise à envoyer un satellite d’observation du Soleil pour en apprendre davantage sur son fonctionnement.
Développée par l’Agence Spatiale Européenne, en partenariat avec la NASA, la mission de SolO débutera le 6 février prochain pour une durée de sept à dix ans.
Les observations du satellite, quant à elles, commenceront à partir de 2023.
Objectif principal : étudier le fonctionnement du soleil et plusieurs de ses phénomènes, tels que le processus à l’origine des vents solaires ; le champ magnétique héliosphérique (cette « bulle » qui entoure tout le Système solaire) ; les particules solaires énergétiques ; ou encore les perturbations interplanétaires transitoires.
Pour y parvenir, le satellite emportera avec lui 10 instruments scientifiques qui lui permettront de relever des données in situ mais également à distance du Soleil. Le satellite circulera en orbite autour du Soleil, en passant à son périhélie (point de l’orbite d’une planète le plus proche du Soleil) à une distance de 45 rayons solaires, soit de 0,22 AU.
Ces informations permettront de mieux comprendre la formation de notre Univers ainsi que l’influence du Soleil sur la Terre.

2. « Demo-2 » le premier vol habité de SpaceX –> premier trimestre


Crédit : SpaceX-Imagery – Pixabay

On ne présente plus SpaceX, l’entreprise américaine fondée par Elon Musk devenue en quelques années un acteur majeur de la conquête spatiale. A ce jour, Space X est l’un des deux prestataires privés à qui la NASA confie le transport de fret (et bientôt d’équipage) vers la Station Spatiale Internationale (ISS).
Au cours du printemps 2019, SpaceX avait brillamment réussi à envoyer une capsule inhabitée jusqu’à la Station spatiale internationale, puis à la faire revenir sur Terre, le tout sans le moindre problème.
La capsule était restée une semaine à plus de 400 kilomètres d’altitude. Désormais, le défi est de réaliser le même vol, cette fois-ci avec un équipage à son bord.
Le dernier grand test de sécurité devait simuler l’éjection d’urgence d’astronautes d’une fusée quelques minutes après son lancement. Lui aussi a été réalisé avec succès dimanche dernier, le 19 janvier 2020, au centre spatial Kennedy à Cap Canaveral, en Floride (USA).
Cette nouvelle victoire devrait donner l’occasion à SpaceX et à la NASA de procéder comme prévu à un vol habité en direction de l’ISS au cours du premier trimestre 2020..


// À (re)lire : 
Starship : en route pour le voyage « grand public » dans l’espace ?


3. La capsule « Starliner » de Boeing –> premier semestre


Crédit : NASA – Boeing.

Le CST-100 Starliner (Crew Space Trasportation 100) est une capsule spatiale développée par la société Boeing pour le compte de la NASA.
À l’instar de la capsule « crew-dragon » de SpaceX, CST-100 Starliner a été conçue pour transporter la relève des équipages de l’ISS. Elle dispose d’une capacité de sept astronautes.
Le premier vol de qualification vers la Station spatiale internationale, sans équipage à son bord, a eu lieu du 20 au 22 décembre 2019.
Malheureusement, la capsule Starliner n’est pas parvenue à se mettre sur la bonne orbite. Cet échec s’explique par une défaillance de l’ordinateur de bord.
Malgré qu’il n’ait pas atteint ISS, le vaisseau a cependant réussi haut la main les procédures de retour sur Terre en cas d’anomalie, comme c’était ici le cas.
Un bilan en demi-teinte pour Boeing, qui doit retravailler l’engin avant d’être en mesure d’enchainer un second vol test. Ce nouvel essai comprendra l’équipage et se tiendra au premier semestre 2020.
Si cette future mission se conclut par un succès, la mise en service opérationnelle du véhicule suivra peu de temps après. Elle permettra à la NASA de mettre un terme à sa dépendance, plutôt coûteuse, avec l’agence spatiale russe Roscosmos. Pour l’heure, c’est elle qui est désignée dans la réalisation de la relève des équipages de la NASA, et ce depuis le retrait des navettes spatiales américaines.

4. « ExoMars » 2020 –> juillet


Image d’illustration d’un rover sur Mars. Pixabay
L’Agence Spatiale Européenne (ESA) a prévu d’envoyer son propre Rover sur Mars cette année.
Baptisé « Rosalind Franklin », cet astromobile recherchera des signes de vie microbienne sur Mars. Pour l’occasion, l’ESA coopère avec la Russie et son agence spatiale Roscosmos. C’est d’ailleurs Roscosmos qui fournira le module de descente et d’atterrissage du Rover, Kazachok. Roscosmos s’occupera également du décollage, prévu depuis Baïkonour, au Kasakhstan, à bord d’une fusée Proton.
Le rover sera équipé d’un module de croisière, de plusieurs instruments scientifiques, ainsi que d’un laboratoire miniature créé pour forer le sous-sol martien et en analyser les échantillons récupérés. Cette foreuse devrait aller jusqu’à deux mètres de profondeur.
Initialement prévue pour l’année 2018, Rosalind Franklin sera finalement lancé en juillet 2020. Encore faut-il que l’ESA réussisse à résoudre les problèmes de déploiement des parachutes auxquels elle se trouve confrontée…
Si tout se passe bien, et que la mission est bien lancée en juillet 2020, le Rover devrait arriver sur la Planète rouge en mars 2021.

5. Mise en service d’Ariane 6 –> été 2020


Crédit : ArianeSpace / ArianeGroup
Dès l’été 2020, et durant le reste de l’année, Ariane 6 succèdera peu à peu à Ariane 5, en service depuis juin 1996.
La fusée Ariane 6 offrira une plus grande flexibilité que son aînée, notamment pour les clients des marchés institutionnels et commerciaux. En effet, elle pourra placer tout type de charge sur la meilleure orbite possible, qu’elle soit basse (LEO), géostationnaire (GTO) ou héliosynchrone (SSO).
A son étage supérieur sera placé un moteur réallumable Vinci. Ce moteur doit pouvoir répondre aux besoins de missions plus complexes : par exemple, la mise en orbite de satellites à propulsion électrique ; ou le lancement de multiples constellations satellitaires.
La fusée a été déclinée en deux versions, Ariane 62 et Ariane 64. Elles utiliseront respectivement deux et quatre propulseurs d’appoint.
Le coût de la fusée Ariane 6 est presque moitié moins élevé que celui d’Ariane 5.

// À (re)lire : CIMON 2 : la 2ème version du robot intelligent d’Airbus à bord de l’ISS


6. « Mars 2020 » –> été 2020


Credit : NASA/JPL-Caltech (vue d’artiste)
Comme le prévoit l’ESA, de son côté la Nasa enverra également cet été son nouvel astromobile sur Mars.
Du nom de « Mars 2020 », pour l’occasion, ce Rover est supposé arriver sur la planète rouge d’ici 2021 dans un cratère de 50 km de diamètre qui dispose d’une composition géologique très diversifiée.
A son bord, le Rover emportera de nombreux instruments afin de rechercher une fois sur place d’éventuelles traces de vie et de molécules organiques.
« [Le rover] est conçu pour chercher des signes de vie, donc il emporte un grand nombre d’instruments différents qui vont nous aider à comprendre le contexte géologique et chimique à la surface de Mars et aussi collecter des échantillons dans le but de pouvoir un jour les rapporter sur Terre », a précisé un responsable de la mission à l’AFP.
L’astromobile embarquera donc des caméras, des lasers, des spectromètres, mais également un drone hélicoptère. Tous ces outils auront une fonction de collecte d’informations ; et une fonction de test de certaines technologies sur place, en vue des futurs vols habités que réalisera la NASA.
Même si la mission est menée par la Nasa, l’Europe a également participé à son développement. En effet, trois composants sont fournis par la France (SuperCam), l’Espagne (capteurs météo Meda) et la Norvège (antenne Rimfax).
Rappelons que jusqu’à aujourd’hui, les USA sont les seuls à avoir réussi à poser un rover sur mars.

7. « Huoxing 1 » : la Chine à la conquête de Mars –> été 2020


Huoxing 1 ou HX-1 est la première mission de la Chine vers Mars.
Rappelons qu’en 2011, la Chine avait connu un premier échec de en tentant d’envoyer une sonde spatiale sur Mars. Elle était pour cette mission partenaire de la Russie.
Suite à cela, la Chine a décidé de développer une mission martienne en totale autonomie : il s’agit d’Huoxing 1.
Le lancement de cette mission est prévu pour l’été 2020, avec un atterrissage sur Mars en 2021. La mission durera entre trois et six mois.
Son objectif n’est pas seulement d’envoyer une sonde en orbite de Mars. Elle ambitionne aussi d’y déposer un astromobile. L’orbiteur et le Rover seront envoyés dans l’espace grâce au lanceur lourd chinois « Longue Marche 5 ».
L’appareil décollera depuis Wenchang, la nouvelle base de lancement chinoise située sur l’île de Hainan, au sud de la Chine.
Une fois placée en orbite de Mars, la sonde doit réussir à se fixer sur une orbite encore plus proche afin de pouvoir détacher le Rover qui atterrira alors sur la Planète rouge.
Si tout se passe comme prévu, l’orbiteur sera opérationnel pour une durée d’environ un an, et le Rover devrait fonctionner pendant environ trois mois.

8. « Chandrayaan-3 » : une nouvelle tentative vers la Lune pour l’Inde –> novembre


Chandrayaan-1 » (2008-2009) et « Chandrayaan-2 » (2019) avaient pour but d’envoyer une sonde sur la Lune. Après l’échec de ces deux missions, l’agence spatiale indienne (l’ISRO) ne s’avoue pas pour autant vaincue. Elle projette en novembre 2020 une troisième tentative avec sa nouvelle sonde spatiale, « Chandrayaan-3 ».
La mission a reçu l’approbation de New Delhi en janvier. Elle prévoit d’expédier un atterrisseur (abritant la sonde) ainsi qu’un astromobile sur la Lune.
Le tout sera envoyé grâce à un lanceur national de troisième génération : le GSLV (Geosynchronous Satellite Launch Vehicule). Il s’agit là du lanceur indien le plus puissant et le plus moderne. Le lancement aura lieu depuis le site de tir du centre spatial Satish-Dhawan, situé au sud-est de l’Inde.

9. « Chang’e-5 » exploration lunaire de la Chine –> décembre


La face cachée de la Lune – Crédit skeeze – Pixabay
Il s’agit ici du programme d’exploration lunaire de la Chine, nommé « Chang’e » en l’honneur de la déesse de la Lune dans la mythologie chinoise.
Le « Chang’e-5 » succède aux missions « Chang’e-1 » et « Chang’e-2 », qui étaient des satellites envoyés en orbite de la Lune. Il fait aussi suite au « Chang’e-3 » qui a déposé un astromobile nommé Tutu (lapin de Jade) au Nord-Ouest de la Mer des Pluies, située sur la face visible de la Lune.
Il prend aussi la suite de « Chang’e-4 », qui consistait au déploiement d’un Rover sur la face cachée de la Lune. « Chang’e-4 » y est arrivé le 3 janvier 2019 dans le cratère Von Karman. Il s’agissait alors du premier engin spatial parvenu sur la face cachée de la Lune.
Cette fois-ci « Chang’e-5 » aura pour objectif de collecter un maximum d’échantillons lunaires, puis de revenir vers la Terre pour les analyser.
Jusqu’à présent, seuls les Etats-Unis et l’URSS avaient réussi à revenir sur Terre sans problème avec quelques fragments du sol et du sous-sol de la Lune. La mission devrait cette fois-ci permettre de ramener deux kilos d’échantillons de roches lunaires pour que la Chine puisse avancer dans ce domaine face aux Etats-Unis qui prévoient prochainement un nouvel alunissage humain.
La sonde « Chang’e-5 » devrait atterrir dans la partie nord-ouest de l’océan des Tempêtes, une région de la Lune encore inexplorée.
Son lancement est prévu pour décembre 2020. La mission « Chang’e-6 », également destinée à de la collecte d’échantillons, est déjà programmée pour la suite.

10. Retour sur terre pour « Hayabusa-2 » –> décembre


2020 est également l’année du retour d’ « Hayabusa-2 » !
Débutée le 3 décembre 2014, cette mission avait pour but d’étudier l’astéroïde « Ryugu ».
L’Agence Spatiale Japonaise (JAXA) avait expédié à partir de la base de lancement de Tanegashima, au Japon, la sonde spatiale « Hayabusa 2 » (qui signifie faucon pélerin en japonais).
Elle est arrivée en orbite autour de l’astéroïde en juin 2018. La sonde a relevé de nombreuses données jusqu’en novembre 2019, avant d’entamer son retour vers la Terre.
Fin 2020, des échantillons de l’astéroïde devraient être largués dans une zone désertique, permettant ensuite aux scientifiques de les étudier de plus près.
Ce voyage de plusieurs années sur 300 millions de kilomètres aura permis de récupérer de précieuses et nombreuses informations.
En plus des échantillons qui seront récupérés en 2020, la sonde spatiale avait également déposé sur l’astéroïde l’atterrisseur Mascot ainsi que trois petits astromobiles nommés Minerva pour étudier plus en profondeur la composition et la structure de l’astre.


11. Mars Hope : 1ère mission spatiale des Emirats Arabes Unis


Mars Hope ou « Al-Amal », qui désigne l’espoir en arabe, sera la toute première mission spatiale des Emirats Arabes Unis.
Cette sonde spatiale décollera depuis le centre spatial Tanegashima au Japon. Elle n’a pas été conçue pour atteindre la surface de Mars, mais pour graviter en orbite autour de la Planète rouge.
Sa mission sera d’étudier l’atmosphère martienne pour une durée de deux ans. Les données récoltées par la sonde devraient permettre aux scientifiques de mieux comprendre le climat actuel ainsi que le climat passé de la Planète rouge, pour mieux cerner son évolution.
Son lancement est prévu d’ici la fin de l’année 2020...

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