jeudi 20 août 2020

Hale (Pain du Shabat )



La cuisine juive est pour moi énigmatique, et pour cause, il existe des lois très strictes d’alimentation (bien entendu pour les juifs religieux): il s’agit de la Kacherout et elle s’applique aussi bien à la cuisine juive ashkénaze qu’à la séfarade. C’est justement l’observance de ces lois qui a contribué à préserver les particularités de la gastronomie juive. La vie des communautés  est rythmée par des nombreuses fêtes et cérémonies et des pratiques alimentaires très spécifiques qui sont conçues pour chaque événement. Pour le Shabbat, le jour de repos, qui commence le vendredi soir et se termine le lendemain, la nuit tombée, les tables sont remplies de spécialités telles que le foie hachée (recette à venir), harengs marinés, pirojkis, salade de pommes de terre, kugel, poissons… Ensuite il y a ce que l’on appelle « les grandes fêtes » : Rosh Hachana (Nouvel An juif) et Yom Kippour (Jour du Pardon). Cette année, Rosh Hachana a eu lieu  le lundi 3 et mardi 4 octobre. Il s’agit de l’entrée dans l’année 5777. Pendant ces deux jours de Rosh Hachana, on privilégie des aliments sucrés pour espérer une douce nouvelle année. L’aliment le plus symbolique est la pomme trempée dans du  miel. Dans la tradition ashkénaze, on consomme le Hale (ce délicieux pain tressé), le bouillon de poulet avec les Kneidlers ou Knaidlach, recette que j’ai publiée il y a quelque temps et qui appartient à la mère de mon mari, Anna, aujourd’hui décédée. J’ai aussi publié la recette des knishes, un pur délice! Pour le Nouvel An, on mange aussi  de la grenade, de la courge, des dattes, des ragoûts de légumes et comme dessert le Strudel. Cette fête précède une période de dix jours de pénitence jusqu’au Yom Kippour (le Grand Pardon), qui se tient du 11 au  12 octobre 2016. J’ai voulu fêter Rosh Hachana cette année dans ma cuisine car je trouve la symbolique de cette fête très émouvante et pleine d’espoir. Après tout Jésus était juif, non? J’ai préparé le hale, le foie haché (Gehakte Leber) et le traditionnel Gehakte Fish, recettes d’origine ashkénaze dont est issue la famille de mon mari. J’ai également préparé pour le deuxième jour un poulet au miel (recette juive séfarade) et comme dessert le traditionnel Apfel Strudel (version ashkénaze et non autrichienne). Du dimanche 16 octobre au soir jusqu’au mardi 25 octobre 2016, les communautés juives fêtent le Souccot, qui célèbre la fin des récoltes avant l’hiver à venir, la fête des moissons. Les repas sont servis traditionnellement dans la soucca, une hutte au toit de feuillages en partie à ciel ouvert. La Soucca symbolise les abris temporaires où les ancêtres juifs ont vécu au cours de leurs 40 ans dans le désert mais aussi le fait que, dans la vie, tout est provisoire et éphémère, jusqu’à sa propre maison. Pendant cette fête on mange surtout des légumes farcis, des Kugel, du Gehakte  Fish et comme dessert, du strudel et des salades de fruits. Voici donc la première recette que je partage avec vous, pas besoin d’être religieux ni même de confession juive pour déguster ces magnifiques repas. Le Hale je l’ai déjà dit, est le  pain traditionnel du Shabat, on fait la prière sur le pain avec deux hales qui représentent symboliquement les tables de la loi. Ma recette est tirée de « Le grand livre de la cuisine Ashkénaze » de Florence Kahn et  Stéfan Lagorce. J’ai acheté ce livre dans la très belle boutique  en mosaïque bleue située à l’angle de la rue des Rosiers et de la rue des Ecouffes à Paris. L’auteur, Florence Kahn l’a dédicacé à mon mari (car je l’ai acheté pour lui) elle transmet à travers ses plats, les traditions de la cuisine yiddish à sa clientèle.

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