Tous les amateurs de western le savent bien : le colt, l'arme des cow-boys par excellence, permet de tirer six balles, pas une de plus. Beaucoup de films utilisent ce ressort scénaristique. On pense aussi à ce gag dans une des toutes premières aventures de Lucky Luke, à l'époque où il tirait encore pour tuer : Phil Defer-Jack Palance ne s'attendait pas au "seul sept-coups de l'ouest" (merci à Peb pour me l'avoir rappelé). Certains fétichistes traquent même les erreurs dans les films où les cow-boys sont capables de tirer plus de six balles sans recharger… Pourtant cette légende du six-coups chargé avec six balles est largement improbable. Les cow-boys ne plaçaient sans doute jamais plus de cinq balles dans leur barillet. Six, c'était beaucoup, beaucoup, trop dangereux.
Sans doute plus encore que le chapeau à large bord ou les bottes poussiéreuses, le revolver définit le cow-boy, mâle rude et taciturne, habitué à se faire justice lui-même. Et de tous les modèles disponibles à l'époque de la conquête de l'ouest, le cow-boy d'un western digne de ce nom utilise l'inévitable Colt de calibre .45 Single Action Army (SAA) aussi appelé Colt Peacemaker (le pacificateur) en référence à la devise ironique : "Dieu a créé les hommes, Samuel Colt les a rendu égaux". Tout un programme… Je ne suis absolument pas sensible à l'esthétique des armes à feu et l'imaginaire machiste qu'elles véhiculent : dans ce genre cinématographique ultra-codifié qu'est le western, l'arme est toujours portée de manière voyante le long de la jambe et brandi à hauteur de ceinture comme un symbole phallique trop évident (la Winchester à canon scié de Joss Randall, "dégaine ton arme si t'es un homme", "le pouvoir est du côté de celui qui tient le flingue", etc.) qui n'a guère pour équivalent que les postures priapiques des guitar heroes...
En revanche je me souviens, enfant dans le jardin de ma grand-mère, des interminables parties de "cow-boys contre les indiens" (ou plus exactement de "cow-boys contre cow-boys", puisque personne ne voulait jouer les indiens). Nos révolvers-jouets à pétard se chargeaient avec des anneaux de huit amorces achetés au bureau de tabac du coin. Il s'agissait de ne "pas gâcher de balles"… Nous touchions au plus près du problème majeur du cow-boy : économiser ses munitions et surtout conserver une arme bien chargée en cas de coup dur. Pourtant, en dépit de ce que l'on croit souvent, il était impossible au cow-boy de disposer en permanence de six balles dans son six-coups !
Le revolver tire son nom du barillet, le cylindre rotatif où sont stockées les balles : étymologiquement le mot "revolver" vient du verbe anglais "to revolve", touner sur soi-même ou pivoter sur un axe. Ce barillet comporte six chambres s'alignant à tour de rôle avec le canon et le chien de percussion. Sur les premiers modèles, le mécanisme de percussion devait être armé manuellement avant de pouvoir tirer en pressant la gâchette pour libérer le chien qui vient alors percuter la munition dans le barillet. Dans une version plus moderne (modèle dit à double action) le chien était armé en pressant la gâchette. Pour ces deux modèles, en cas de chute ou de choc, le chien même non armé risquait de percuter accidentellement la balle chargée dans le barillet. Le cowboy pouvait littéralement se tirer une balle dans le pied... Bien que les crans de sûreté fussent généralisés sur la plupart des armes à feu à partir du début du XXe siècle, il fallut attendre 1955 et l'invention de la barre de sûreté par William Ruger pour que les révolvers puissent à nouveau être chargés avec une balle dans le barillet en face du chien de percussion...
Donc, à moins d'être complètement inconscients, les cow-boys laissaient la chambre du barillet en face du chien toujours vide : n'en déplaise aux scénaristes hollywoodiens, il n'y avait jamais plus de cinq balles dans leur six-coups ! Un spécialiste de la question ajoute que beaucoup d'entre eux roulaient un billet de cinq dollars dans la chambre vide, de quoi leur payer un enterrement décent en cas de duel malchanceux ! Au moins, ils partaient au cimetière avec tous leurs orteils...
En revanche je me souviens, enfant dans le jardin de ma grand-mère, des interminables parties de "cow-boys contre les indiens" (ou plus exactement de "cow-boys contre cow-boys", puisque personne ne voulait jouer les indiens). Nos révolvers-jouets à pétard se chargeaient avec des anneaux de huit amorces achetés au bureau de tabac du coin. Il s'agissait de ne "pas gâcher de balles"… Nous touchions au plus près du problème majeur du cow-boy : économiser ses munitions et surtout conserver une arme bien chargée en cas de coup dur. Pourtant, en dépit de ce que l'on croit souvent, il était impossible au cow-boy de disposer en permanence de six balles dans son six-coups !
Le revolver tire son nom du barillet, le cylindre rotatif où sont stockées les balles : étymologiquement le mot "revolver" vient du verbe anglais "to revolve", touner sur soi-même ou pivoter sur un axe. Ce barillet comporte six chambres s'alignant à tour de rôle avec le canon et le chien de percussion. Sur les premiers modèles, le mécanisme de percussion devait être armé manuellement avant de pouvoir tirer en pressant la gâchette pour libérer le chien qui vient alors percuter la munition dans le barillet. Dans une version plus moderne (modèle dit à double action) le chien était armé en pressant la gâchette. Pour ces deux modèles, en cas de chute ou de choc, le chien même non armé risquait de percuter accidentellement la balle chargée dans le barillet. Le cowboy pouvait littéralement se tirer une balle dans le pied... Bien que les crans de sûreté fussent généralisés sur la plupart des armes à feu à partir du début du XXe siècle, il fallut attendre 1955 et l'invention de la barre de sûreté par William Ruger pour que les révolvers puissent à nouveau être chargés avec une balle dans le barillet en face du chien de percussion...
Donc, à moins d'être complètement inconscients, les cow-boys laissaient la chambre du barillet en face du chien toujours vide : n'en déplaise aux scénaristes hollywoodiens, il n'y avait jamais plus de cinq balles dans leur six-coups ! Un spécialiste de la question ajoute que beaucoup d'entre eux roulaient un billet de cinq dollars dans la chambre vide, de quoi leur payer un enterrement décent en cas de duel malchanceux ! Au moins, ils partaient au cimetière avec tous leurs orteils...
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