Après 21 ans à la tête du géant de l’Internet, les deux anciens étudiants en informatique de Stanford lâchent les rênes au profit de Sundar Pichai.
Ils avaient déjà pris beaucoup de recul depuis deux ans sur les affaires courantes et participaient plus rarement aux décisions exécutives. Les deux fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, ont officiellement acté par une lettre aux employés leur retrait de la gestion du géant mondial d'Internet.
Le patron du moteur de recherche Google, l'Indien Sundar Pichai, a pris mardi la tête d'Alphabet, sa maison mère.
« Si l'entreprise était une personne, ce serait un jeune adulte de 21 ans et il serait temps de quitter le nid. […] Nous pensons qu'il est temps d'assumer le rôle de parents fiers, qui offrent des conseils et de l'amour, mais pas une surveillance quotidienne ! », ont écrit les deux fondateurs, qui restent actionnaires et membres du conseil d'administration d'Alphabet.
Alphabet a été fondé en 2015 pour englober Google et toutes les activités non centrales et rarement rentables du groupe, des voitures autonomes de Waymo à la filiale Sidewalk Labs consacrée aux « villes intelligentes », ou encore Calico, spécialiste des biotechnologies.
Larry Page et Sergey Brin vont donc profiter d'une confortable retraite anticipée à 46 ans avec plusieurs centaines de millions de dollars sur leurs comptes en banque.
Brillants étudiants en informatique de la prestigieuse université californienne Stanford, ils avaient reçu en 1996 une bourse afin de développer un système d'indexation de sites Internet.
Le projet de ces doctorants allait accoucher d'un puissant algorithme de classement : PageRank.
Cette méthode classe les pages Web en fonction d'une correspondance avec les termes recherchés mais aussi en fonction de l'intérêt des utilisateurs pour le contenu des pages.
Pour tester cette théorie, les deux étudiants de 23 ans avaient assemblé à l'époque plusieurs disques durs afin de créer leur tout premier serveur décoré de briques Lego. Les couleurs des briques seront aussi celles de leur start-up fondée en 1998, Google, une déformation de Goggles (lunettes en anglais).
Cette invention a depuis façonné la recherche sur Internet jusqu'à établir un quasi-monopole dans de nombreux pays comme en France, où Google a 93 % de parts de marché.
Le groupe californien se trouve d'ailleurs aujourd'hui empêtré dans de nombreuses controverses liées à sa position dominante sur Internet et dans les technologies en général.
De nombreux gouvernements et régulateurs l'accusent de mauvaises pratiques en termes de protection de la vie privée et de gestion des données personnelles.
Un géant défié dans le monde
L'Europe reproche régulièrement à Google comme aux autres géants numériques de ne pas payer leur juste part d'impôt, grâce à des montages d'optimisation qui leur permettent de transférer leurs bénéfices vers des Etats à faible fiscalité comme l'Irlande ou le Luxembourg.
Aux Etats-Unis, le moteur de recherche fait face à plusieurs enquêtes antitrust pour déterminer s'il a abusé de sa position dominante sur certains marchés.
Cette officialisation du départ des créateurs intervient donc dans un contexte difficile pour une ex-jeune pousse qui emploie désormais plus de 100 000 personnes et qui pèse pour 542 Mds€ dans l'économie mondiale.
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