![Détail de la série «S.T.A.S.I.S.» (éditions Vortex, 2019), Hiroshima, Japon, 2017.](https://medias.liberation.fr/photo/1328746-antoine-stasis-def-hd-132jpg.jpg?modified_at=1596651623&width=960)
Le 6 août 1945, la ville japonaise était soufflée par la bombe atomique, tuant au moins 140 000 personnes et causant la mort indirecte de milliers d’autres. Takashi Teramoto, ancien habitant et retraité d’une compagnie électrique propriétaire d'une centrale nucléaire, avait alors 10 ans.
Depuis soixante-quinze ans, Takashi Teramoto vit avec la culpabilité du survivant. «Depuis ce jour, j’ai l’impression d’avoir pris la vie d’un autre.» Retraité encore alerte, ce grand-père de 85 ans est un des hibakusha («irradiés») qui ont survécu à la bombe atomique de Hiroshima. Le 6 août 1945, il avait 10 ans, était en 5e année d’école primaire. Comme tous les enfants de son âge, séparé de sa famille, il avait été évacué à la campagne, dans un sanctuaire, depuis l’intensification des bombardements américains quelques mois auparavant.
«On n’avait rien à manger, même à proximité des champs on avait le ventre vide, c’était vraiment une misère, beaucoup voulaient se sauver mais étaient vite rattrapés», raconte-t-il à Libération. «Comme j’étais souvent malade, début août, ma mère m’a ramené à la maison, à Hiroshima, pour aller chez le médecin. Je me souviens du bonheur que ce fut de rentrer chez moi, de manger et dormir avec ma famille.» Son père, lui, n’était pas là : il était enrôlé ..
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