Paolo Di Lauro
Mafia : La Camorra
Surnom : Ciruzzo 'O Milionario (« Circo le millionnaire » en français)
Période de criminalité : Des années 1980 au milieu des années 2000.
Célèbres crimes : Officiellement directeur d’une chaîne de magasins de vêtements, officieusement baron de la drogue, Paolo Di Lauro est l’un des parrains les plus puissants de la Camorra régnant sur les quartiers modestes de Scampia et de Secondigliano à Naples et en Campanie. Apparue au début du XIXème siècle, la Camorra est la plus vieille organisation criminelle d'Italie. Dans les années 1990, Paolo Di Lauro et sa mafia napolitaine transforment leurs activités criminelles en un empire mondial de la cocaïne. Un empire qui s’étend jusqu’en Espagne, puis dans toute l’Europe, où ils contrôlent les importations de cocaïne colombienne. Scampia devient ainsi le plus grand marché européen de vente de drogue au détail avec un apport journalier estimé à 500 000 euros. La Camorra est une mafia particulière puisqu’elle ne s’organise pas en hiérarchie mais en différents clans versant dans des trafics en tout genre : contrefaçon, armes, drogue et déchets toxiques... En 1981, 273 personnes sont mortes suite aux règlements de comptes entre les clans rivaux de la Camorra. L’année 2002 marque le début de la traque de la police italienne contre Di Lauro, alors recherché pour association mafieuse et trafic de drogue international. Pendant ces trois années de cavale, il est l’un des 30 criminels les plus recherchées d'Italie. Mais le 16 septembre 2005, Paolo Di Lauro est finalement arrêté dans le quartier de Secondigliano dans un modeste appartement non loin de sa résidence principale. En mai 2006, il est condamné à 30 ans de prison ferme.
À l’écran : La série Gomorra (2014) de Roberto Saviano sur la mafia napolitaine est inspirée de la Camorra. En France, elle a été diffusée sur Canal + puis sur Arte.
Russell Bufalino (1903-1994)
Mafia : Northeastern Pennsylvania
Surnom : McGee, The Old Man
Période de criminalité : Des année 1950 à 1984
Célèbres crimes : Russell Bufalino est né en Sicile en 1902. Pendant son enfance, sa famille s’installe à New York. Quand il commence à commettre des délits mineurs, il attire l'attention de Joseph Barbara, alias Joe The Barber, chef de la mafia du nord-est de la Pennsylvanie. Bufalino organise pour lui la célèbre réunion d’Apalachin le 17 novembre 1957, où se réunit une centaine de mafieux en provenance des États-Unis, du Canada et d'Italie au domicile de Barbara. Mais les voitures de luxe avec des plaques de tout le pays garées dans ce hameau paisible éveille les soupçons des forces de l’ordre qui vont interrompre la réunion et pousser de nombreux gangsters à fuir dans les bois. Cet évènement va contraindre le FBI, à cette époque dirigée par J. Edgar Hoover, à admettre publiquement l’existence d’une mafia américaine. En 1975, Russell Bufalino ordonne à Frank Sheeran et deux autres mafiosi de tuer Jimmy Hoffa, dirigeant syndicaliste proche de la mafia, qu’il soupçonnait vouloir collaborer avec la police. Le 30 juillet 1975, à l'extérieur du restaurant Machus Red Fox dans la banlieue de Détroit, Sheeran alias The Irishman et ses acolytes récupèrent Hoffa et prétendent l'emmener à une réunion pour rétablir la paix entre les deux partis. Mais une fois arrivée, la maison est vide. Jimmy Hoffa va y trouver la mort, tué par balles par son ami Frank Sheeran. Cependant, la disparition de Hoffa n'est toujours pas résolue. Il n’a été déclaré mort qu’en 1982.
À l’écran : Dans The Irishman (2019) de Martin Scorsese, Joe Pisci interprète Russell Bufalino, Robert de Niro est Frank Sheeran et Al Pacino joue Jimmy Hoffa.
Pablo Escobar (1949-1993)
Mafia : Le cartel de Medellín
Surnom : Don Pablo, El Patron.
Période de criminalité : De 1970 à 1993.
Célèbres crimes : Si le colombien Pablo Escobar a commencé sa carrière de criminel très tôt, ce n’est que dans les années 1970 qu’il se lance dans le trafic de drogue. Et le Colombien a le sens des affaires. Très vite, il fournit 80% du trafic de cocaïne qui entre aux États-Unis, important de la coca de Bolivie et du Pérou. Pour faire passer ses produits à la frontière, il invente le concept de « mules », les personnes qui ingèrent des capsules de cocaïne pour les dissimuler. Avec un chiffre d'affaires annuel de 21,9 milliards de dollars, « le roi de la cocaïne » devient le criminel le plus riche de l'Histoire. Au début des années 90, sa fortune nette de 54 milliards de dollars fait de lui le septième homme le plus riche du monde selon Forbes. Pour préserver son trône, Escobar pratique l’intimidation envers ses ennemis. Une expression le résume : Plata o Plomo (« l'argent ou le plomb » en français), ce qui signifie que l'ennemi ciblé n'a d'autre choix que d'être corrompu ou d'être abattu. Malgré la terreur qu’il installe à Medellín et au-delà, Pablo Escobar parvient à redorer son image grâce à son implication dans la vie politique de son pays (en 85, il est élu suppléant du Parti libéral colombien à la Chambre des représentants de Colombie) qui lui permet de construire des hôpitaux, des écoles et des églises. Ce qui ne l’empêchera pas d’assassiner trois candidats à la présidentielle du pays, dont Luis Carlos Galán et de commanditer l’explosion de l'Avianca Flight 203 (107 passagers morts). La seule fois où Escobar accepte d'aller en prison et de quitter son ranch baptisé Hacienda Nápoles, d’où il dirige toutes ses affaires, c’est en 1991. Pour échapper à des tentatives de meurtres, il se rend à la police à condition de pouvoir construire sa propre prison de luxe. Surnommée La Catedral, elle devient le nouveau QG du cartel de Medellín. Un an plus tard, les autorités se rendent compte de la supercherie et veulent le transférer dans une véritable prison. En vain. Don Pablo réussit à leur échapper et sa tête est mise à prix à 6 millions de dollars. Le 2 décembre 1993, Pablo Escobar succombe à une embuscade surnommée « Heavy Shadow » mise en place par la police colombienne en collaboration avec la CIA, la DEA, le FBI et la NSA.
À l’écran : Sur le grand et petit écran, le destin de Pablo Escobar a inspiré plus d’un scénario. Il est incarné par Javier Bardem dans Escobar (2017) de Fernando León de Aranoa. Mais aussi par Wagner Moura dans Narcos (2015) sur Netflix.
Joaquín Guzmán
Mafia : Le cartel de Sinaloa
Surnom : El Chapo (le petit)
Période de criminalité : De 1991 à 2016
Célèbres crimes : Originaire d’une famille modeste d’un village des montagnes de Sinaloa, dans le nord-ouest du Mexique, Joaquín Guzmán doit subvenir à ses besoins dès l’enfance et travaille comme vendeur d’oranges de caramels et de sodas. Durant son adolescence il commence à tremper dans les affaires criminelles en vendant de la marijuana qu’il cultive lui-même. C’est ainsi que Miguel Angel Felix Gallardo, chef du cartel de Guadalajara, le remarque et l’invite à rejoindre ses rangs. Après l’arrestation de Gallardo en 1989, Guzmán fonde avec trois associés le cartel de Sinaloa, dont il fera en quelques années un empire international de trafic d’héroïne, de méthamphétamine, de cocaïne et de marijuana. La fortune amassée par le cartel lui vaudra de figurer chaque année entre 2009 et 2011 sur la liste du magazine Forbes des hommes les plus riches du monde. S’il entretient une image de Robin des Bois, El Chapo a aussi mené une lutte sans merci contre ses rivaux, donnant naissance à une guerre entre cartels qui a ravagé le Mexique. Mais ce qui alimente vraiment la légende d’El Chapo ce sont ses multiples évasions. En 1993, il est détenu dans une prison de haute sécurité mexicaine, dont il s’échappe en 2001, caché dans un bac à linge sale. Treize ans après, les autorités mexicaines le rattrapent dans la station balnéaire de Mazatlan, où il se cachait avec sa femme, Emma Coronel, et leurs jumelles. En 2015, rebelote : Joaquín Guzmán s’évade par un tunnel de 1,5 km débouchant sous la douche de sa cellule. Bien que spectaculaire, cette cavale sera de courte durée puisqu’il est arrêté en janvier 2016 à Los Mochis.
À l’écran : La série El Chapo (2017) diffusée sur Netflix est inspirée de son histoire. Narcos : Mexico (2018) spin-off de Narcos, met en scène la rencontre entre El Chapo et le parain du cartel de Guadalajara.
Miguel Angel Félix Gallardo
Mafia : Le cartel de Guadalajara.
Surnom : Le parrain, El jefe des jefes (le chef des chefs).
Période de criminalité : Des années 70 à 1989.
Célèbres crimes : D’abord policier dans l’état de Sinaloa, Felix Gallardo franchit l’autre côté de la ligne dans les années 70, où il commence à plonger dans le trafic de marijuana puis de cocaïne. Grâce à ses relations avec les forces de l’ordre du pays et ses figures politiques, il noue des contacts déterminants pour ses affaires illicites. Quelques années plus tard, le cartel de Guadalajara connait une ascension fulgurante grâce à la création de nouvelles routes de la cocaïne et devient le principal cartel de narcotrafic au Mexique en 1980. Normal, le surnommé El Jefe de Jefes sait s’entourer quand il s’agit de parler business. Ancien membre de la sécurité rapprochée du gouverneur Leopoldo Sánchez Celis, il se lie d’amitié avec Pedro Áviles Perez, qui devient son mentor et lui montre les ficelles du métier (corruption et techniques d’acheminement). Pour obtenir des produits défiants toute concurrence il fait appel au chimiste José Ramon Matta Ballesteros, fait commerce avec Pablo Escobar, emploie les services de Joaquín « El Chapo » Guzmán Loera, et s’associe à Rafael Caro Quintero. La principale plantation du cartel de Guadalajara située au ranch El Búfalo, dans l’état du Chihuahua, où des milliers d’employés cultivent des centaines d’hectares d’herbe (valant entre 3 et 8 milliards de dollars) ne tardent pas à attirer l’attention de la DEA. Il assassine l’un d’entre eux, Enrique Camarena, alors infiltré dans son cartel pour une mission. Le 8 avril 1989, le Parrain est condamné à 40 ans de prison. Une fois derrière les barreaux, Félix Gallardo continue à gérer les opérations par téléphone portable jusqu'à son transfert dans la prison de haute sécurité de l'Altiplano.
À l’écran : Narcos : Mexico l’acteur Diego Luna interprète Miguel Angel Félix Gallardo.
Kazuo Taoka
Mafia : Le clan des Yamaguchi, le Yamaguchi-gumi.
Surnom : le Parrain des parrains, Kuma.
Période de criminalité : De 1946 à sa mort en 1981.
Célèbres crimes : Orphelin après le décès de sa mère alors qu’il a 4 ans, Kazuo Taoka est l’un des plus célèbres Yakuzas de l'Histoire. Très tôt, Noboru Yamaguchi, alors « kumicho » (parrain) des Yakuzas du clan des Yamaguchi-gumi le prend sous son aile. Kazuo Taoka doit son surnom « Kuma » (l’Ours) à son goût pour les combats de rue durant lesquels il griffe les yeux de ses adversaires. Après un passage en prison de 1937 à 1943 pour le meurtre d’un autre Yakuza, Taoka, alors âgé de 33 ans, devient le troisième kumicho du groupe Yamaguchi-gumi, la plus grande organisation de Yakuzas du Japon entre 1946 et 1981. En cause, l’organisation prospère dans l’extorsion de fonds, les jeux, l’industrie du sexe, le trafic d’armes et de drogues, et même dans l’immobilier. Mais Kazuo Taka ne s’arrête pas là. Il étend son empire d’une main de fer en soumettant plusieurs clans à son pouvoir, notamment le clan Honda Kai, spécialisé dans les jeux et les paris, les Meiyu Kai d’Osaka et le clan Miyamoto. Taoka crée même des alliances avec les Yakuzas de Yoshio Kodama, l’un des clans les plus respectés du Japon. Ainsi, Taoka assure le monopole des Yakuzas sur tout le territoire.
Joseph Victor Brahim Attia
Mafia : Le gang des Tractions Avant.
Surnom : Jo Attia, Roi du non-lieu, Jo le boxeur.
Période de criminalité : De 1930 à 1970.
Célèbres crimes : Jo Attia est né dans la paisible ville La Richardais (Ille-et-Vilaine). Il est le fils d’une repasseuse bretonne et d’un père tunisien tué sur le front durant la Première Guerre mondiale. À 14 ans, il fugue et commet ses premiers délits mineurs. À 19 ans, il passe pour la première fois par la case prison pour cambriolage. À sa sortie, il rencontre Pierre Loutrel (qui deviendra le 1er ennemi public n°1 en France sous le surnom de Pierrot le Fou) pendant son service militaire à Tataouine, aux bataillons d'infanterie légère d'Afrique (les Bat d'Af). Pendant la deuxième guerre mondiale, il est déporté à Mauthausen en 1943, livré aux Allemands par Henri Lafont. Là-bas, sa conduite est jugée exemplaire et courageuse par ses co-détenus. Après la guerre, il est décoré de la Croix de guerre 39-45. Plusieurs anciens déportés de Mauthausen, tel Edmond Michelet, apporteront des témoignages de bonne moralité à l'occasion de ses procès. Ce qui lui permettra d’échapper à la justice et de se voir attribuer le surnom de roi du non-lieu. De retour à Paris, Jo Attia croise de nouveau le chemin de Pierre Loutrel. Cette fois-ci, Loutrel l’enrôle dans son gang des Tractions avant, spécialisé dans les vols à main armée commis dans la voiture Citroën du même nom. Ensemble, ils commettent bon nombre de braquages dans la région parisienne, sur la Côte d'Azur et en Provence, aussi violents qu'audacieux . Ces opérations se caractérisent par leur violence, leur audace, une préparation minutieuse, un repli rapide et, surtout, un butin juteux : le 16 juillet, le gang s'empare de 3,2 millions de francs en interceptant un fourgon de la Société générale rue de Rivoli. Plus tôt ans le même mois, les malfaiteurs pénètrent dans l'hôtel des Postes de Nice et braquent les postiers présents dans la chambre forte. Après une opération de quatre heures, ils parviennent à s’échapper avec un pactole de 33 millions de francs. En 1946, le gang se dissout à la mort de Pierre Loutrel. Hospitalisé à la clinique Diderot, Attia et d’autres membres se déguisent en infirmiers pour récupérer Loutrel en ambulance. Ils décident de l'enterrer sur une île de la Seine en face de Limay. Jo Attia est arrêté en juillet 1947 et jugé six ans plus tard. De tous les délits et crimes qui lui sont reprochés, uniquement le dernier est retenu contre lui : recel de cadavre (celui de Loutrel). Il obtient des non-lieux pour tous les autres chefs d'accusation et retrouve la liberté quelques mois plus tard.
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