FOOTBALL Les supporters parisiens sont assez nombreux pour être visibles à Lisbonne...
Renfort de poids pour le PSG à quelques heures de la finale. Anne Hidalgo sera à Lisbonne dimanche soir pour la finale de la Ligue des champions contre le Bayern Munich. Thomas Tuchel n’a pas encore décidé s’il alignerait ou pas la maire de Paris en attaque au côté de Neymar et Mbappé mais au pire ça fera toujours une supportrice de plus dans la capitale portugaise. L’arrivée d’Hidalgo s’inscrit dans une certaine logique depuis le début du Final 8. Chaque victoire parisienne a été suivie d’un agrandissement du contingent parisien sur les rives du Tage, sans qu’on puisse pour autant parler de raz-de-marée. Parmi les autres présences symboliques, Pedro Miguel Pauleta, fraîchement débarqué des Açores en fin de semaine, ainsi que des proches du regretté supporter emblématique, James Rophe.
En revanche, pas de traces du CUP (Collectif Ultras Paris) qui a préféré jouer la finale à domicile. Le groupe de la tribune Auteuil s’est néanmoins illustré en déployant plusieurs banderoles dans des lieux forts de Paris et exhorte tous ses fidèles à « porter les couleurs parisiennes partout où vous [les supporters] vous trouvez », histoire de faire sentir aux joueurs, d’une manière ou d’une autre, qu’ils sont derrière l’équipe. Kylian Mbappé a bien capté le message. « J’aurais aimé que les supporters soient là, je sais qu’il sont avec nous. »
Si Kyky en est convaincu, c’est qu’au-delà de l’aspect spirituel et autres notions floues de transmission d’énergies par ondes wifi, les fans du Paris Saint-Germain à Lisbonne ont réussi à créer des zones d’interaction avec l’équipe hors des stades, d’où ils été ostracisés, plus ou moins dans le respect des mesures sanitaires.
- Les abords du Estadio da Luz, pour se faire entendre (même si un peu loin du stade quand même)
- Mais surtout l’hôtel Myriad, QG lisboète du PSG. C’est là qu’il faut être, avant et après les matchs, pour être sûr de croiser les aficionados parisiens.
Petite analyse du supporter parisien à Lisbonne
Protégée par une ceinture de barrières et pas mal de flics, la bâtisse futuriste, qui évoque un célèbre hôtel à Dubaï, est le lieu de communion par excellence. C’est ici, qu’après la victoire in extremis contre l’Atalanta Bergame, des supporters ont craqué des fumigènes au retour du car des joueurs, ici qu’un Neymar triomphant a montré son enceinte bluetooth à la foule après Leipzig et c’est ici aussi qu’on a parlé à quelques supporters deux ou trois heures avant chaque match. Ce qui nous permet, après une quasi quinzaine à Lisbonne, de dresser le portrait robot de cette masse hétérogène au sein de laquel on distingue plusieurs catégories de personnes. Pierre Bourdieu, Emile Durkheim c’est pour vous les potos :
- Les immigrés portugais et luso-descendants en vacances sur leurs terres natales. La plus belle anecdote nous vient de cette mère de famille, « descendue à Lisbonne pour refaire sa carte d’identitée », qui a voulu faire plaisir à son marmot en l’emmenant devant l’hôtel parisien et qui s’est retrouvée à camper plus d’une demi-journée au bord du Tage pour apercevoir un bout de tête de Kylian Mbappé.
- Les vacanciers un peu veinards qui avaient pris des billets de longue date.
- Les vacanciers qui ont décidé d’envoyer bouler leurs vacances initiales en cours de route pour se rendre au Portugal à la dernière minute. C’est le cas de trois jeunes Franciliens, Mickael, Kader et Jérémy, partis pour flâner dix jours en Corse avant de finalement se barrer au troisième jour histoire d’être au plus près de l’équipe la veille des quarts de finale. Idem pour une autre brochette se supporters arrivée des plages balkaniques juste avant la demie.
- Ceux qui ont décidé de suivre l’équipe dès le début à Faro. On a d’ailleurs sauvé une supportrice et sa troupe sur le point de repartir en Algarve après la victoire en quarts, ignorant que le PSG avait investi le centre d’entraînement du Sporting à Lisbonne.
- Les Brésiliens, sur lesquels nous allons nous attarder.
La diaspora derrière Neymar
Il faut savoir que la masterclass de Neymar contre Bergame a complètement réveillé la diaspora brésilienne, alliée de circonstance. « Nous les Brésiliens on sera tous pour Paris pendant la finale, parce que Ney joue là-bas », balance Vitor, attablé dans un bar communautaire du bairro alto. Et Marquinhos et Thiago Silva, dans tout ça ? « Non, non, c’est vraiment pour Neymar. »
Confirmation devant l’hôtel Myriad. A quelques heures du succès contre Leipzig, un groupe de jeunes, maillot canari sur les épaules, fout le zbeul accoudé aux barrières au plus près de l’entrée de l’édifice. Ca chante, rit et chambre d’autres compatriotes postés un peu plus loin, devant le regard amusé des autres supporters parisiens. Pas un seul « allez Paris » mais le nom de Neymar qui revient en boucle. Quand le numéro 10 parisien sort, c’est l’explosion. On remercie dame nature de nous avoir doté de tympans solides, sans quoi nos fonctions auditives seraient présentement HS.
Un peu plus calme, la population lisboète ne cache pas son tropisme parisien. « Parce qu’on a un lien fort avec la France à cause des différentes vague d’immigration », nous explique Jorge Sampaio, employé du restaurant benfiquista Tia Matilde, dont le seul regret est de ne pas pouvoir accueillir tout Paris devant ses télés les soirs de match. A cause du Covid, il faut fermer tôt.
Trop tôt. Pour suivre les matchs du PSG, ne restent que les rares pubs sportifs de la ville et le célèbre mercado da Ribeira, qui a vu dans l’événement une opportunité d’attirer des clients en postant un ou deux écrans XXL dans cet ancien marché ou règne une atmosphère confraternelle. L’idéal pour communier en cas de fin heureuse pour Paris. Avec son masque et dans le respect des gestes barrière, évidemment. Ca serait quand même d'obliger Anne Hidalgo à mettre entre parenthèse son week-end lisboète pour aller tirer des oreilles indisciplinées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire