Souvent décrié ces dernières années, Woody Allen n’en reste pas moins l’un des génies contemporain, quoique l’on puisse en penser. Dénier son talent et ses qualités artistiques n’est pas envisageable : il est depuis des décennies un contributeur exceptionnel de la culture mondiale grâce à ses différentes réalisations et même lorsqu’il joue de la musique. Dans quelques semaines, il ajoutera une nouvelle ligne à son œuvre avec la sortie de son autobiographie. Ses admirateurs s’en languissaient d’avance. Comme on les comprend !
Une sortie mouvementée
Suite aux différentes révélations et témoignages sur certains aspects de la vie privée du cinéaste américain, la maison d’édition Hachette avait finalement décidé de ne pas publier “Soit dit en passant”, l’autobiographie de Woody Allen. Quelques confrontations, communiqués et négociations plus tard, nous apprenions que le livre allait bien être publié et donc disponible à la vente aux États-Unis, ainsi qu’en France.
Drôle de jeu établi par la société Hachette qui devait premièrement publier le livre outre-Atlantique via l’une de ses filiales, à savoir la maison d’édition Grand Central Publishing. Que nenni, il n’en sera point ! Les droits ont finalement été rétro-attribués à Arcade Publishing, une petite maison d’édition qui a surpris tout le monde en publiant l’ouvrage lundi 30 mars. Un véritable pied de nez ! Drôle de jeu puisqu’en France, la sortie du livre a été confirmée pour le 13 avril. Et si ce n’est pas Hachette qui s’en charge, c’est une de ses filiales françaises, à savoir les éditions Stock.
Une autobiographie permanente
Dans son dernier film « Un jour de pluie à New York », nous avions le sentiment que Woody Allen parlait déjà un peu de lui et contait à travers son personnage, sa propre histoire. Joueur de poker émérite, le réalisateur a avoué avoir gagné beaucoup d’argent sur les tables du monde entier ces dernières années. Dans ce film, un jeune couple en week-end à New York s’essaye au poker. Ces différentes scènes cocasses rappellent parfois que ce jeu a souvent fait rire au cinéma ou à la télévision, comme dans un épisode de Friends, où les filles de la bande tentent de comprendre le jeu. Woody Allen aurait donc été un parfait professeur pour Monica et Phoebe.
Mais les comparaisons ne s’arrêtent pas là. Allan Stewart Königsberg de son vrai nom, a toujours apporté son univers dans chacun de ses films, certains lui reprochant même d’être monotone dans ses scénarios. La culture et l’histoire sont omniprésentes. Son amour pour les langues latines (dont le Français qu’il parle couramment) et sa connaissance majeure des cultures anciennes furent mises à l’honneur dans Minuit à Paris puis To Rome With Love. En mêlant Rodin, Hemingway, Fitzgerald ou encore Picasso et Dali, c’est les premiers amours de Woody Allen qui vous enivraient dans les rues parisiennes.
L’Europe, il la chérit plus que tout. Le vieux continent et ses villes les plus réputées ont toutes eu leur histoire façonnée par le spécialiste des comédies de mœurs.
S’il a donné son amour de Manhattan en 1979, c’est selon lui à Londres, qu’il a tourné son meilleur film. Vos émotions sont tourmentées devant Match Point. Vous fondrez devant Scarlett Johansson qui a souvent tourné pour Allen, en incarnant trois fois le personnage principal de ses réalisations (Match Point, Scoop, Vicky Cristina Barcelona).
Le Tate Modern de Londres abrite l’une des scènes les plus enivrantes de Match Point - Photo par HeikoAl, licence Pixabay
Vous l’aurez donc compris, cette autobiographie de Woody Allen sera l’occasion de mettre des mots sur des images que vous connaissez sûrement déjà. Il vous invite à entrer dans l’univers de ses films mais expliquera sans aucun doute ses choix ainsi. Pourquoi aime-t-il se caricaturer lui-même dans ses films ? Il vous parlera d’opéra, de peinture, de musique qu’il pratique si bien et notamment de son amour pour Venise.
Il est un monument du cinéma qui ne changera jamais. Auréolé à plus de 70 reprises lors de cérémonies internationales, il ne s’est presque jamais rendu à une cérémonie pour y recevoir un prix, trouvant “la compétition dans l’art ridicule”. Allen a ses principes et le meilleur moyen de les connaître reste désormais d’attendre la sortie de son livre.
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