mardi 28 juillet 2020

La justice juive est-elle un exemple? Par Jose Boublil...



Chacun de nous a une opinion personnelle sur la justice, ou l'injustice d'ailleurs, quelle que soit son origine ou sa religion.

La spécificité de l'enseignement juif c'est que lorsqu'on parle d'un sujet d'ordre public, pour le monde, le peuple, les avis des uns et des autres, aussi pertinents soient-ils sont remplacé par la position de la Thora.
La justice est le socle qui permet au monde de survivre.
Que des relations sociales puissent exister, prospérer, sous la surveillance d'une épée de Damoclès qui est le code des Lois.
Alors que nous nous écharpons gentiment à propos du nouveau Garde des Sceaux en France, et que nous élargissons le débat à propos de la place des avocats dans la justice, leurs comportements, leurs tentations, nous devons nous souvenir qu'il n'y a pas d'avocats dans la justice juive.
Pourquoi? Et comment un autre système pourrait-il bien fonctionner sans avocat? Je vois d'ici la tête de mes amis avocats, ou pire des membres éminents de l'Ordre , terrorisés qu'un grain de poussière ne viennent déranger leur fleuve en apparence tranquille.
En fait, la justice est le principe sur lesquel se fondent toutes les règles de notre droit; mais nous avons mis l'accent bien plus sur elle que sur des tas d'autres belles valeurs aussi.

Or, il n'est pas concevable qu'un jugement soit pollué par des techniciens, ou des hommes de théâtre, qui de surcroît ont un intérêt financier.

La justice -celle dont je parle est avant tout criminelle - doit donc être exclusivement limitée aux parties en cause et aux témoins, ceux qui ont vu ou ont connaissance de faits ou de choses.

Entre les parties, il y a des juges. Ceux-ci font l'objet de règles très strictes d'éligibilité, pour écarter tout conflit d'intérêt, d'argent, de prestige, de lien familial, etc...Seuls les faits doivent guider la justice. Et sans rentrer dans les détails, les exigences morales étaient telles qu'aujourd'hui je ne suis pas convaincu qu'on pourrait former un seul tribunal.
Les juges étaient donc de véritables inquisiteurs, bien que très humains, et faisaient eux-même leur enquête en écoutant les parties séparément. Et là, on sait que les séances théâtrales de certains ténors n'ont plus lieu; le ou les juges de la Thora posaient leurs questions aux deux parties en cause, dans une parfaite sobriété, signe d'une vraie justice.

Les témoins, devaient être factuels. Ils étaient entendu séparément. Et si la moindre chose ne collait pas entre les deux histoires, le jugement ne pouvait pas trancher sur ces avis sans avoir approfondi l'anomalie.
A cela , il faut rappeler parmi les Lois incroyables sur la rigueur et la probité des hommes de justice , certaines sont à couper le souffle d'humanité et d'intelligence.
En droit criminel, l'aveu n'est pas retenu comme preuve à charge. L'accusé peut toujours dire "c'est moi qui ai tué", mais on ne le condamnera pas pour cette prétendue preuve.

Pourquoi écarte t'on un élément aussi fort? Simplement pour éviter que, pour obtenir un aveu, on puisse torturer.
Vingt trois juges pour trancher sur un cas où l'accusé peut être condamné à mort. Treize au moins permettent de condamner, donc quatorze, quinze, ....jusqu'à vingt-deux.

Mais si vingt trois juges sur vingt trois condamnent l'homme ne sera pas condamné. Car comment? Pas un seul juge n'a pu trouver de circonstances atténuantes? Pas un seul
filet d'incertitude sur les témoignages?
Voilà donc notre Droit historique, commué en scènes de Scapin, ou de malade imaginaire, par toutes les civilisations et par nous-mêmes en Israel. C'est plus simple de faire comme tout le monde, et puis nous ne sommes pas tous obligés de suivre la Thora puisque beaucoup ne croient plus. Qui a parlé de croyance, ou de religion? Car cette vision n'a rien à voir avec Dieu, elle est géniale et s'appliquerait si bien aux hommes, juifs et non juifs.

Car la justice n'est pas un spectacle .

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