Chaque week-end cet été, je t’emmène à la découverte des grands progrès scientifiques du XXIe siècle. Aujourd’hui, on s'intéresse à des imprimantes pas comme les autres.
S’acheter une super figurine ou un génial jeu de construction en magasin, ça peut procurer un plaisir fou. On rentre à la maison avec, on le déballe pour la première fois : ça y est, il est à nous ! Mais il y a mieux : fabriquer la figurine de ses rêves, son jeu de construction idéal. En choisir la couleur, la forme, la taille.
C’est aujourd’hui possible grâce à l’impression en trois dimensions, ou impression 3D. «On peut faire un peu tout ce qu’on veut : des cadeaux, des vases, des jouets, des petites statues… indique Mathilde Berchon, auteure du livre l’Impression 3D (Eyrolles). On peut vraiment fabriquer l’objet à la maison. Ça permet d’avoir des choses uniques, et c’est mieux pour l’environnement parce que les articles des magasins viennent souvent de l’autre bout du monde.»
«PLASTIQUE FONDU»
Les imprimantes classiques utilisent de l’encre. Les imprimantes 3D, elles, utilisent surtout du plastique ou du métal. «La machine crée l’objet en fonction d’un dessin fait à l’ordinateur en trois dimensions, explique Mathilde Berchon. Un fil de plastique passe dans un tuyau, il est chauffé jusqu’à 180 ou 200 degrés et il fond. Le robot vient, peu à peu, déposer du plastique fondu. En refroidissant, ça devient dur.» L’objet est ainsi construit du bas vers le haut, couche par couche.
L’impression 3D existe depuis les années 80, mais pendant longtemps elle n’était utilisée que par des entreprises pour s’entraîner avant de fabriquer de vrais produits. Tout a changé au milieu des années 2000, quand l’ingénieur britannique Adrian Bowyer a mis au point une imprimante 3D utilisable à la maison. Il a déposé les plans sur Internet, encouragé les gens à concevoir leur propre machine et à améliorer son invention. Et ça a séduit du monde ! Certaines imprimantes 3D sont aujourd’hui à peine plus grosses que des imprimantes classiques et peuvent coûter 200 euros. De leur côté, les entreprises se sont mises à les utiliser pour fabriquer de vrais objets, et plus seulement pour s’entraîner. Désormais, certaines parties de réacteurs d’avions et même de fusées sont créées grâce à ce procédé.
IMPRIMER DE LA PEAU
Le monde de la médecine a lui aussi été séduit, et on peut désormais réaliser des prothèses de main, de hanche, ou des appareils dentaires. Et même… de la peau ! On parle alors de «bio-impression». Pour faire ça, les scientifiques prennent un petit bout de peau à quelqu’un (avec son accord, bien sûr), récupèrent ses cellules (ces sortes de petites briques qui composent notre organisme) et les font se multiplier. Ils mettent ensuite les cellules, bien plus nombreuses qu’au début, dans l’imprimante. La machine les place où on le lui demande.
Ça permet de fabriquer de la peau de la taille et de la forme que l’on souhaite. Pour l’instant, ces bouts de peau imprimés servent surtout à tester des produits de beauté avant de les mettre en vente. Mais les scientifiques espèrent pouvoir, plus tard, greffer de la peau sur des personnes ayant subi de graves brûlures, par exemple. «On n’est pas encore capables de faire de véritables organes, comme un cœur, un rein, un foie. C’est l’objectif, mais ça ne sera pas avant plusieurs dizaines d’années», indique Jean-Christophe Fricain, spécialiste de la bio-impression à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Quand ce sera possible, ça permettra à des gens malades d’être rapidement soignés, alors qu’aujourd’hui ils doivent souvent attendre des années avant de recevoir un nouveau cœur ou un nouveau rein.
Cet article a été réalisé avec l’aide de Bruno Brisson, cofondateur de l’entreprise Poietis, spécialisée dans la bio-impression.
Rédaction Elsa Maudet Illustrations et jeux Émilie Coquard et Élisa Lubineau
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire