Sept émirats de la péninsule arabique unis dans l’EAU viennent de signer un accord pour des relations paisibles avec l’état d’Israël.
Coïncidence ou pas, nous venons de publier début juillet un article sur la possibilité que la Torah ait été transmise, non pas au mont Sinaï, mais au mont Al Jawz dans la péninsule arabique (voir Le Sinaï dans la Péninsule Arabique ?) Et nous avons posé cette question « S’il y a 20/30% de marannes en Espagne ou en Corse, pourquoi la péninsule arabique ne serait-elle pas à 50% maranne ? »
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L’EAU est le 3ème état arabe qui choisit la paix, après l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994. Aujourd’hui, 30% de la population arabe est officiellement en paix avec Israël.
Si l’Arabie se décide pour un accord de paix, de nombreux pays suivront son exemple, le Maroc, le Soudan, la Mauritanie et les émirats Bahreïn et Oman, et on parviendra alors à 65% de la population arabe. A ce niveau, on peut considérer que le conflit arabo-israélien est pratiquement résolu. Tout dépend de l’Arabie.
Les 5 pays Libye, Liban, Syrie, Irak et Yémen sont en plein chaos et comptent peu.
Restent 7 pays dont l’Algérie et la Tunisie (+ Somalie, Djibouti, Comores, Koweït, Qatar) qui n’ont pas d’importance géopolitique, en dehors du Qatar qui finance le terrorisme.
Mais comme la paix avec l’Egypte et la Jordanie est une paix froide, on a le droit de douter de la pérennité d’une paix avec le monde arabe sunnite. C’est pourquoi il faut envisager et vivre le meilleur, en gardant en tête le pire.
En effet un petit historique s’impose ici.
L’Islam jaillit des sables d’Arabie ensemencés par la foi judéo chrétienne, en milieu païen. Quand, à 40 ans au début du 7ème siècle, Moh’amed eut la révélation du Dieu-Un, les tribus juives de Médine et les chrétiens de Najrane crurent qu’une nouvelle secte chrétienne était née. Orphelin très tôt et n’ayant pas eu de descendance directe masculine, Moh’amed était proche de la famille de sa fille Fatima, de son gendre A’li et de ses petits-fils H’assan et H’ussein. A’li était aussi son cousin. Moh’amed aurait confirmé A’li comme successeur, ou « khalifa », lors d’un discours rapporté par la tradition du h’adith.
Lorsqu’un homme fidèle et dévoué au prophète, Abou Bakr, fut désigné comme premier khalifa pour maintenir la cohésion et l’unité des tribus dans la nouvelle foi, le groupe constitué autour de A’li s’est senti frustré d’une succession. A’li était sans doute l’héritier spirituel naturel, mais il n’était pas forcément considéré comme l’homme politique du moment par les tribus. Comme il n’y avait pas de tradition d’un double pouvoir temporel et spirituel, il ne pouvait y avoir qu’un seul chef, donc un seul successeur, et ce chef était désigné par consensus tribal.
La lignée des khalifa ou « successeur » est devenue héréditaire après A’li, de père en fils ou de frère à frère, en tout cas dans la même famille. Depuis le début, le pouvoir était politique et temporel. Le pouvoir religieux était entre les mains d’experts théologiens. Cette façon de procéder est appelée « la voie tracée » par les premiers khalifa ou « sunna« , d’où le groupe des sunnites, représentant aujourd’hui près de 90% de l’Islam. Cette voie tracée ou règle de conduite est devenue la norme, puis la loi.
Mais sous l’impulsion de A’li, le groupe qui lui était resté fidèle ne donnait pas le même sens à la succession de Moh’amed. Certes, il croyait dans l’unité d’Allah inconnaissable et ineffable. Certes, il croyait dans le prophète Moh’amed à qui la loi divine a été révélée. Mais ce groupe de disciples pensait que l’homme ne peut vivre sans guide spirituel. Le successeur ou khalifa, chef temporel qui maintient l’ordre dans le monde, avait aussi une mission de guide. Il marche en avant pour éclairer la route, il est aussi l' »imam » qui explicite et interprète le Coran. Dans le temps, ce groupe acquit une forme de pensée originale, mais s’est « mis à part », en dehors de la ligne dominante. Il a été appelé « shia’h« , groupe à part, une forme de schisme, avec un chef spirituel, l’imam.
La voie de la sunna n’a pas laissé beaucoup d’occasions aux imam de prendre le pouvoir et de régner. A’li et ses deux fils sont morts assassinés ou dans un combat inégal. De nombreux disciples sont morts en martyrs. Frustrés de ne pas voir dans la succession la lignée de Fatima et de A’li, les shii’tes ont gardé une haine ancestrale enfouie au fond de leur cœur. Ainsi dans les mosquées lors des sermons, ils se saisissent d’un sabre et l’agitent avec violence en signe de vengeance. Qu’il soit concrétisé par d’interminables et lugubres récits ou par des psychodrames macabres sur des scènes improvisées, tout le folklore religieux Shiite tourne autour des circonstances de la mort des martyrs et du souvenir de leur humiliation.
La haine de la shiah à l’égard de la sunna est ancestrale et fondamentale. Elle explique pourquoi la péninsule arabique essentiellement sunnite cherche à se rallier un état fort comme Israël qui puisse neutraliser la menace létale de l’Iran shiite.
Mais il ne faut pas perdre de vue que l’humiliation subie par l’Islam, Sunnite ou Shiite, après la perte du califat en 1923 est à la base des choix géopolitiques qui sont faits pour le reconstituer. C’était le but du créateur Hassan el Banna de la Confrérie des Frères musulmans, dès 1928 et celui de Nasser dès 1953. C’est le but des Guides suprêmes Khomeini et Khamenei de la révolution d’Iran dès 1979. C’est le but permanent des états salafistes de la péninsule arabique. Et c’est le but très avoué du président turc Recep Erdogan depuis qu’il s’est institué président à vie.
Depuis sa naissance l’Islam a toujours combattu les 2 fois desquelles il dérive, le christanisme et le judaïsme. Par le feu de la guerre, de l’esclavage, de la rapine, de la terreur, et tout autre moyen de contrainte.
Alors ce califat mondial acceptera-t-il un état juif en son sein ? Oui, tant que l’état d’Israël restera une force dominante et tant que les dissensions perdureront en Islam.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Albert Soued pour Dreuz.info.
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