mercredi 8 juillet 2020

Connaissez-vous ces proverbes oubliés ?

«Bonjour lunettes, adieu fillettes», «on ne peut pas tondre un œuf»... Les proverbes s'échangent depuis des décennies voire des centenaires. Certains d'entre eux ont pourtant disparu. Le Figaro vous propose, grâce au livre Proverbes oubliés expliqués de Paul Desalmand et Yves Stalloni, de les redécouvrir.

Rue des Archives/Rue des Archives/OVRM
Parce qu'ils sont trop vieux, trop compliqués, l'usage a décidé de les bannir. De les remplacer par des phrasés plus simples, plus à même de parler au contemporain. Dommage. Car ces proverbes, qui faisaient la richesse du parler de nos ancêtres n'ont rien perdu de leur fraîcheur. 

C'est même tout le contraire. Paul Desalmand et Yves Stalloni lèvent le voile sur ce paradoxe dans leur petit livre Proverbes oubliés expliqués (Chêne). Un recueil pédagogique, à la plume fine et humoristique qui suit avec sagesse l'axiome ésopien du docere et placere, à savoir «plaire et instruire». Le Figaro vous propose de redécouvrir cinq expressions.
● La célébrité ne s'acquiert pas sur un lit de plumes
La légende veut qu'Archimède comprit la physique dans sa salle de bains et Newton, la loi de l'attraction des corps en voyant une pomme tomber. C'est vrai. Mais ce que les conteurs oublient toujours de nous dire c'est que lorsqu'on interrogea Newton pour savoir comment il fit pour parvenir à ses découvertes, ce dernier répondit: «En y pensant toujours.»
Contrairement à l'idée reçue qui voudrait que le génie soit inné, le talent s'apprivoise au gré d'efforts. Rien ne vient sans peine. Pas question donc de s'endormir sur ses lauriers pour espérer atteindre les sommets. Ou ainsi que le disaient nos ancêtres: «La célébrité ne s'acquiert pas sur un lit de plumes.»
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● Qui se sent morveux, se mouche
Celui ou celle qui a déjà amoché la voiture de papa, volé un bonbon dans un magasin ou mangé le dernier gâteau sans se dénoncer se reconnaîtra dans ce proverbe. Nulle question de mouchoir ou de maladie ici. «Qui se sent morveux, se mouche» signifie ni plus ni moins «que le coupable se reconnaisse». Autrefois employé sous la forme «qui se sent galeux, se gratte», le proverbe s'est peu à peu imposé, jusqu'à se faire lui-même doubler. Aujourd'hui on emploiera plus volontiers la formule: «Que le coupable se dénonce!»
À noter que les morveux et les mouches n'ont pas tout à fait disparu de nos usages. On retrouve encore l'expression «les morveux veulent moucher les autres», quand une personne reproche à une autre les défauts qu'elle possède elle-même. À vos souhaits!
● Bonjour lunettes, adieu fillettes
Balzac le notait très bien dans le titre de son roman La Femme de trente ans. Une femme ne peut plus être adorable lorsqu'elle a été une certaine trentaine. Mais passons! Car aujourd'hui, il n'est plus temps de s'arrêter de draguer ou de flirter quand on a dépassé un certain âge. Les lentilles de contact sont arrivées sur le marché, et désormais, il n'y a plus d'âge pour aimer.
● On creuse sa tombe avec sa fourchette
Le philosophe Socrate le théorisait déjà il y a quatre cents ans avant notre ère. «Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.» Pourtant, le surpoids fut longtemps considéré comme un signe de santé et de richesse, explique les auteurs dans leur livre Proverbes oubliés expliqués . Et si Molière tenta de remettre le couvert en faisant dire le fameux proverbe socratien à son personnage Valère dans L'Avare, il fallut attendre un certain temps avant que l'on comprenne les risques d'une mauvaise alimentation, passé un certain âge. Que l'on se rassure toutefois, la fourchette n'est pas seule responsable de notre santé. Alors ne soyons pas à couteaux tirés sur notre assiette!
● Pardonner est d'un chrétien, oublier est d'un couillon
Vous avez toutes les raisons du monde de ne plus parler à ce collègue qui vous a fait un mauvais coup et encore moins, à cet autre camarade qui vous a rabaissé au déjeuner. Mais à quoi bon! L'erreur est humaine et tout le monde a le droit à une seconde chance. C'est vrai, mais attention! Si l'homme peut être miséricordieux, il ne doit jamais être oublieux.
Ainsi que nous le rappellent les Corses avec leur proverbe: «Pardonner est d'un chrétien, oublier est d'un couillon», il est important de faire le distinguo entre le pardon et l'oubli. Si l'on acceptera donc aisément d'accorder «miséricorde à tout péché», on se souviendra toujours de la personne qui nous a blessés. Histoire de ne pas se faire avoir deux fois. Et avec le sourire qui plus est!

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