mardi 21 juillet 2020

Contre l’apologie d’un « devoir de haïr » par un français « patriote » – Par Elise Elisseievna...



Longtemps j’ai pensé que le fondateur du journal en ligne français « Riposte laïque » et ami israélite, Pierre Cassen était courageux et avait certaines valeurs morales de base et je l’ai soutenu par des articles. Mais je tiens à écrire que je suis en désaccord total, radical, avec les propos suivants qui représentent le fond – dans les deux sens du mot – et je m’en aperçois trop tard de la pensée de Pierre Cassen.

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Il écrit : « (…) et si on valorisait le droit et le devoir de haïr ceux qui tuent nos êtres aimés, et si on promouvait les représailles et la loi du Talion, peut-être alors la France redeviendrait-elle la France, avec de vrais combattants »
Je suis par contre tout à fait d’accord avec le commentaire apposé sous l’article par l’abbé Guy Pagès :

« La haine achève en nous l’oeuvre du mal, la légitime défense seule se justifie. »
Lorsque des personnes ou groupes ou peuples violents en attaquent d’autres, le courage est de se porter à la défense des victimes, et de les protéger de toute atteinte, en utilisant autant de force qu’il est nécessaire. L’objectif étant clair et unique : protéger les victimes d’attaques.

La haine n’est en rien une aide. Ni à la mobilisation, ni à la réflexion sur la stratégie, ni au moral. A rien.
Nul besoin de haine pour écrire, comme le fit Sœur Marie Skobtsov en pleine seconde guerre mondiale : « Il ne faut pas dire « La France et l’Allemagne combattent », mais « L’Allemagne combat en agressant, la France en se défendant » (« La Guerre comme révélation » ), (« Le sacrement du frère » Edition Cerf, Paris, 2001.)
Nul besoin de haine pour écrire l’appel à tous à donner sa vie, que contient le livre « L’étrange défaite » de Marc Bloch, soldat et résistant, historien juif alsacien mort sous la torture en 1944…
Ce qui donne de la force, c’est la volonté immédiate, farouche, de défendre ceux que l’on aime.
C’est la volonté de défendre la vie et de penser, comme les juifs croyants, que l’on est du côté de la Torah, du plan de Dieu pour le monde, en défendant la vie, et le plus possible, en faisant basculer les méchants du bon côté de la force de la vie.
Ce qui donne de la force, c’est la conviction que sauver les victimes est un devoir, absolu.
Cela donne une force énorme par ce qu’elle n’est pas entamée par le doute ni par les pertes de temps des actions perverses de plaisirs destructeurs.
Oui la haine achève le mal, de manière très vicieuse, en profitant de la douleur et de l’affaiblissement de la victime, en la transformant en criminelle à son tour : c’est ainsi que le mal s’étend pour détruire totalement les victimes jusque de l’intérieur d’elles-mêmes.
Les victimes subissent une double peine par l’agression : la blessure puis la dévoration insidieuse de leur être par les émotions de haine. S’écrier : « Vous n’aurez pas ma haine » ( comme l’a écrit le conjoint d’une des victimes de l’attentat au Bataclan en 2015, Antoine Leiris ) est une tentative pour y échapper, elle n’implique nullement, en soi seule, la lâcheté.
Il faut dire : « Les soldats d’un islam impérialiste combattent en agressant, et les Français en général, et les musulmans pacifiques qui ne veulent pas de fanatisme. La France a le devoir, absolu, de les combattre pour se défendre. »
Par Elise Elisseievna pour Infos Israel News
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