dimanche 19 juillet 2020

Élisabeth Moreno a eu une "discussion de femme à homme" avec Gérald Darmanin...



Gérald Darmanin, sous le coup d’une plainte pour viol, a récemment été nommé ministre de l’Intérieur par Emmanuel Macron. Depuis, la nouvelle ministre de l’Égalité femmes-hommes affirme dans une interview accordée au Parisien, et publiée le samedi 18 juillet, qu’elle a eu une «discussion» avec le maire de Tourcoing.

Ils entretiennent une «relation de confiance d’homme à homme», selon Emmanuel Macron. Le président de la République a en effet nommé Gérald Darmanin, sous le coup d’une plainte pour viol, au poste de ministre de l’Intérieur, le 6 juillet. Un choix fustigé par les militantes féministes, mais également par Rachida Dati, qui l’a qualifié d’«atteinte grave à la dignité des femmes» dans une interview à France Info. Depuis, Élisabeth Moreno, la nouvelle ministre de l’Égalité femmes-hommes, s’est exprimée pour la première fois sur le sujet dans une interview accordée au Parisien, et parue le samedi 18 juillet.

"Ton sujet va être un boulet pour moi"

Interrogée sur les propos du président de la République, la ministre de 49 ans a rétorqué : «Emmanuel Macron est un homme et Gérald Darmanin aussi. Qu’est-ce que vous vouliez qu’il dise d’autre ?» Avant d’expliquer que la France est un «État de droit et que nous pouvons lui laisser le bénéfice du doute». «S'il est reconnu coupable, là, on en reparlera», a-t-elle ajouté. L’entrepreneuse et femme de la tech a cependant affirmé avoir eu une conversation avec le ministre de l’Intérieur.
«Évidemment, j’ai parlé avec M. Darmanin, a-t-elle expliqué. J’ai eu une conversation de femme à homme avec lui.» Elle aurait ainsi déclaré à l’homme politique : «Il faut qu’on se parle, là, parce qu’on est dans la même équipe. Ton sujet va être un boulet à porter pour moi. Il faut que tu m’expliques ce qui s’est passé.» Élisabeth Moreno a, par la suite, déclaré que ce que lui avait dit Gérald Darmanin la «portait à le croire». «Maintenant, je me mets aussi du côté des personnes dont j’ai la responsabilité, les femmes, et si jamais il m’a menti, j’en tirerai toutes les conséquences», a-t-elle nuancé.

Un "gros caillou dans la chaussure" d'Éric Dupond-Moretti

Interrogée sur la manière de rassurer les victimes qui vont porter plainte contre des violences sexuelles auprès de policiers, la ministre de l’Égalité femmes-hommes a également révélé avoir mis en garde Éric Dupond-Moretti, le nouveau garde des Sceaux, qui avait tenu des propos polémiques sur le mouvement Me Too. «Le mouvement #MeToo a permis de libérer la parole et c’est très bien, avait-il notamment déclaré dans un entretien au magazine GQ, en janvier 2019. Mais il y a aussi des "follasses" qui racontent des conneries et engagent l’honneur d’un mec qui ne peut pas se défendre car il est déjà crucifié sur les réseaux sociaux.» 
Depuis, Élisabeth Moreno l’aurait averti : «Je vais être un gros caillou dans ta chaussure. Pas une victime ne doit s’interdire ces démarches (auprès de la police, NDLR) et il va falloir suivre.» La nouvelle ministre a également affirmé qu’elle ne «laisserait pas tomber» les victimes de violences.

L'impunité doit cesser"

Un sujet qui tient tout particulièrement à cœur à la femme politique. D’autant qu’elle-même aurait déjà hésité à porter plainte. «Dans la tech, où il n’y a que 30 % de femmes, j’ai vécu des discriminations, a-t-elle confié. J’ai aussi pensé, comme beaucoup, que les policiers avaient d’autres chats à fouetter que de prendre ma plainte, qu’on va me dire que j’exagère… J’ai finalement porté plainte et cela n’a pas donné de suites. C’est pour ça aussi que je m’engage. L’impunité doit cesser.»
Celle qui officiait comme dirigeante de Hewlett-Packard pour l’Afrique lorsqu’elle a été appelée au gouvernement a par ailleurs affirmé qu’elle souhaitait lutter contre les féminicides, afin qu’ils passent de «170 actuellement identifiés à 10 par an». «J'avais prévenu le président et le premier ministre : je ne viens dans ce gouvernement qu'à la condition d'avoir les moyens d'atteindre mes objectifs et ils se sont tous les deux engagés à le faire», a-t-elle lancé. 
La femme politique prévoit, par ailleurs, de rallonger le congé paternité de 11 jours à un mois : «Ce serait une vraie révolution, a-t-elle analysé. Il faut que l'homme et la femme partagent les mêmes charges à la maison.»

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