mardi 7 juillet 2020

Et pourtant, leur histoire est triste et consternante....

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Chère Madame, cher Monsieur,

Leur histoire n’a pas fait les choux gras de la presse… Vous n’entendrez pas parler de François et Chantal autant que d’autres « victimes » auxquelles les médias donnent la parole à longueur de journée.

Et pourtant, leur histoire est triste et consternante.

Nous sommes à la fin du mois de mai, en Isère, dans la commune de Montrevel. Ce village compte 450 habitants, et il n’y a plus qu’un seul commerce : le bar-tabac tenu par François et Chantal depuis 23 ans. Le couple travaille sans relâche, 7 jours sur 7 dans ce commerce où travaillait déjà la mère de Chantal avant elle.

Pourtant, dans ce village sans histoire, les buralistes ont déjà subi pas moins de 7 cambriolages et le dernier, à la fin mai, a particulièrement mal tourné.

François a blessé le cambrioleur qui s’est introduit dans leur bar-tabac en plein milieu de la nuit.

Le couple habite à l’étage au-dessus de leur commerce. Vers une heure du matin, Chantal réveille son mari : elle a entendu un bruit suspect.

François descend et se rend compte qu’un homme tente de forcer une fenêtre. Il remonte, va chercher le fusil de son grand-père, qu’il garde à proximité car il a déjà dû mettre en fuite des malfrats de chez lui, et redescend.

Tout va très vite, il y a une voiture, trois cambrioleurs, des coups de feu sont tirés « en l’air » d’après François. Tout va vraiment très vite. Les trois délinquants prennent la fuite.

Mais, plus tard dans la nuit, un jeune homme de 21 ans se présente aux urgences d’une clinique de la Drôme avec des tirs de plomb dans le dos. Ses explications ne trompent pas les gendarmes qui font le lien avec le cambriolage de Montrevel. L’homme a été légèrement blessé et reçoit 15 jours d’Incapacité Temporaire de Travail.

Dans la matinée, François est alors placé en garde à vue. « J'ai été ramené par les gendarmes devant le bar-tabac pour expliquer comment les choses s'étaient passées. J'étais menotté, devant tout le voisinage. Cela a été traumatisant. On m'a traité comme un tueur. »

Lorsqu’il est arrêté, la Justice ouvre une enquête pour « tentative d’homicide ». Mais finalement, il sera mis en examen pour « violences aggravées ». Aujourd’hui, il est placé sous contrôle judiciaire.

En quelques minutes, la vie de ce couple sans histoire a basculé.

Chantal a mis en vente son commerce. « J'ai déjà été cambriolée six fois ces dernières années. Moralement, c'est dur de vivre dans la peur. Alors aujourd'hui, ras-le-bol, j'arrête. Je vais vendre. Je ne peux plus continuer dans ces conditions. Je soutiens bien sûr mon mari. On l'a traité comme un tueur. On lui a mis les menottes. Mais nous, on est des victimes. Il ne faut pas inverser les rôles. »

Et François sait qu’il va devoir affronter la Justice.

« J'ai fait une bêtise, je n'aurais pas dû me servir de mon arme. Dans la panique, la peur, on ne sait pas ce qui nous passe dans la tête. Mais ce sont les voleurs qui devraient être punis. Pas moi. »

Quant au cambrioleur en question, il s’agit d’un homme de 21 ans, et devinez quoi ? Il est déjà bien connu de la Justice. Il sortait à peine de prison, pour une affaire de stupéfiants, quand il a décidé de s’en prendre au bar-tabac de Montrevel.

Cette histoire est loin d’être inédite.

 Aujourd’hui en France, que l’on soit commerçant, comme François, agriculteur ou simple anonyme comme Marin Sauvajon, nous sommes tous à la merci de délinquants qui connaissent les rouages de la Justice et savent qu’ils ne risquent pas grand-chose.
Ils auront droit à une deuxième, une dixième ou une quinzième chance !

Et si d’aventure nous venions à nous défendre, à protéger notre maison, notre famille, nos biens et à riposter, qui sait quel traitement judiciaire nous pourrions recevoir ?

Bien sûr, je ne dis pas qu’il faut faire justice soi-même, la loi doit être respectée, bien évidemment. Mais nous ne pouvons pas simplement en rester là.

Les belles âmes vous diront que François aurait pu trouver une « autre solution ».

Les bien-pensants des beaux quartiers vous diront, sans chercher à comprendre, que l’on ne doit pas se comporter comme au Far-West.

Après tout, c’était un simple « cambriolage », n’est-ce pas ?

Et bien non. Ce n’est pas un simple cambriolage.

Cet homme a été cambriolé chez lui, surpris en pleine nuit. Cet homme a eu peur pour sa femme, pour son commerce et il a réagi comme il a pu.

Alors, l’IPJ pose officiellement la question : que fait la Justice pour nous protéger ?

Le bilan de Nicole Belloubet, ministre de la justice jusqu’à hier, est lourd :

Elle aura profité de la période de confinement pour lutter à sa manière contre la surpopulation carcérale. Pour cela, quoi de plus simple que de vider les prisons ? Il y a 13 500 détenus en moins dans les prisons françaises depuis le 16 mars, ce qui fait passer le taux d’occupation des prisons de 119% à 98%.
En 2 mois, pour faire face soi-disant à la crise sanitaire du coronavirus, des milliers de libérations anticipées auront été permises et des milliers d’autres délinquants n’auront pas été incarcérés.

Parmi ces 13 500 détenus, Stéphane Bredin, le directeur de l’administration pénitentiaire, a même expliqué, très calmement, « qu’une petite trentaine » d’entre eux sont radicalisés.

Mais rassurez-vous, « ces détenus radicalisés bénéficient tous d'un suivi par le service pénitentiaire d'insertion et de probation ».

Notre ancienne ministre a profité d’une crise sanitaire pour « vider les prisons ». Christiane Taubira en rêvait, Nicole Belloubet a trouvé l’occasion pour le faire.

Avant son départ du gouvernement, l’une de ses dernières initiatives aura été savoureuse…

Emmanuel Macron lui a demandé en juin de recevoir la famille d’Adama Traoré, ce jeune homme de 24 ans mort en 2016 lors d’une intervention policière à Beaumont-sur-Oise. Elle s’est exécuté, faisant fi de la séparation des pouvoirs et de l’instruction toujours en cours concernant les circonstances du décès de cet homme.

Et puis, pourquoi recevoir une famille militante, bien connue pour jeter de l’huile sur le feu, qui hurle aux violences policières et à l’État raciste depuis des années ?

Cette famille qui s’érige en victime est pourtant loin d’être exemplaire. Sur 17 frères et sœurs, plusieurs ont déjà été condamnés pour de graves délits de droit commun, d’extorsion de fonds, de port d’armes, d’agressions, de tabassage de personnes qui ont porté plainte… Et l’un des frères Traoré, Bagui, va prochainement passer aux assises pour « tentative d’assassinat ».

Drôle d’époque où les délinquants deviennent aux yeux des médias et des dirigeants des victimes de la société.

Drôle d’époque où, quand vous êtes un commerçant ou un agriculteur sans histoire, et que vous avez subi une agression, vous pouvez endosser le rôle du criminel.

François le buraliste ne fait pas la une des journaux. Il y a des victimes qui ne sont pas assez spectaculaires, leur histoire ne va pas indigner les « humanistes » à géométrie variable. Leur destin ne va pas intéresser les ministres.

Mais ils devront affronter la Justice, ils devront se justifier d’avoir voulu défendre leur gagne-pain. L’avocat de François ne cesse de le répéter : « La victime est ce père de famille buraliste, pas le cambrioleur ».

La situation dans laquelle notre pays plonge est terrifiante. Personnellement, je ne veux pas assister au naufrage de la France sans avoir tout tenté.

Mais j’ai bien peur de ne pas pouvoir continuer.

Vous le savez, les derniers mois ont été très difficiles pour de nombreuses personnes. Les problèmes de santé, de chômage, les problèmes économiques et financiers ont touché des millions de Français… Malheureusement notre association n’a pas été épargnée.

Nous n’avons pas voulu vous solliciter pendant la période de confinement, cela aurait été malvenu, alors même que vous étiez peut-être déjà occupé à venir en aide à des proches. Mais je me dois d’être transparente avec vous aujourd’hui, ces derniers mois ont dangereusement grevé les finances de l’IPJ.

Notre association est en péril et je ne suis pas sûre de pouvoir continuer à agir.
Vous le savez, nous ne recevons que des dons pour exister, aucune subvention publique ne vient nous aider.

Si l’IPJ disparaît, qui fera entendre une autre voix ? Qui rendra aux victimes leur statut ? Qui combattra pour stopper les dysfonctionnements de la Justice ? Qui dénoncera « l’humanisme » dévoyé de notre ministre et ses réformes dangereuses pour notre sécurité ?

Qui écrira à des centaines de milliers de personnes sur internet pour faire entendre la voix de la raison ?

L’Institut pour la Justice est et doit rester le plus efficace contre-pouvoir en France, contre le laxisme de la Justice et l’inversion des valeurs.

Mais sans votre aide exceptionnelle, nous cesserons d’exister et livrerons l’avenir de la justice aux idéologues laxistes. Ils sont déjà suffisamment nombreux, croyez-moi ! Je vous demande donc aujourd’hui de nous soutenir en cliquant ici.

Je refuse de désespérer et je vous demande humblement votre aide pour continuer le combat en cliquant ici. Un très grand merci par avance.

Avec tout mon dévouement,
Laurence Havel

ps : La mort de Mélanie Lemée, gendarme de 25 ans, dans le Lot-et-Garonne, ce week-end est une très triste nouvelle. Elle a été tuée par un homme « bien connu des services de police », sans permis mais avec de la drogue, qui a voulu contourner un dispositif d’interception alors qu’il fuyait un barrage. Qui manifestera pour cette jeune femme morte dans l’exercice des ses fonctions à l’heure où le moindre policier ou gendarme est suspecté de racisme ou de violence… ?

Qui manifestera pour Philippe, 59 ans, chauffeur de bus à Bayonne, actuellement en état de mort cérébrale après avoir été tabassé par un groupe d’individus qui voyageaient sans masque et sans ticket ?

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