ORTHOGRAPHE - « Je vous saurais gré de » ou « Je vous serai gré de » ? Comment employer correctement la formule de politesse ? Le Figaro revient sur son bon usage.
Les proximités phonétiques du français à l'oral peuvent parfois se transformer en véritables fléaux à l'écrit. En témoigne l'usage de la locution «je vous serais gré». Souvent écorchée dans le feu des conversations, la formule se retrouve par mimétisme mal retranscrite sur le papier. Il n'est plus banal en effet de lire: «Je vous serais gré de» en lieu et place de «Je vous saurais gré de».
L'ineptie est pourtant bien évitable si l'on remonte à son étymologie. Dans sa rubrique Dire/ Ne pas dire, l'Académie française nous rappelle ainsi que le mot «gré», issu du latin gratum «gratitude, reconnaissance» porte en ses germes la notion de savoir. On retrouve cette idée dans l'un des premiers textes français, La Vie de saint Alexis. «Un fil lor donet, si l'en sovrent bon gret», qui signifie: «Il [Dieu] leur donna un fils, ils lui en surent bon gré».
Il n'est donc pas possible, indiquent les sages, de faire du terme «gré» un adjectif attribut et de l'accoler au verbe être. Aussi pour être correct ne faut-il pas dire: «Je vous suis gré» ou «Je vous serais gré» mais: «Je vous sais gré de» et «Je vous saurais gré de».
Toutefois, si l'hésitation se faisait à l'écrit ou à l'oral, les sages nous précisent qu'il est possible d'employer le verbe «être» dans la formule suivante: «Je vous serais reconnaissant de bien vouloir».
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