mercredi 8 juillet 2020

Notre-Dame de Paris en réalité virtuelle : L’attraction à ne pas rater cet été à Paris ?


  • Trois ans après son ouverture et après 4 mois de fermeture à cause du coronavirus, le centre de réalité virtuelle FlyView Paris rouvre ses portes.

  • A l’affiche, le film Revivre Notre-Dame permet de découvrir, casque VR sur la tête, un document impressionnant sur la cathédrale dévastée par un incendie en avril 2018.

  • Le spectacle que 20 Minutes a pu découvrir est émouvant, voire déroutant, même si, à 19 euros, le billet d’entrée n’est pas donné.
Bloqué à Paris cet été ? En séjour dans la capitale pour des vacances franco-françaises ? S’il est un monument que vous ne visiterez hélas pas, c’est évidemment Notre-Dame. Les portes de la cathédrale se sont refermées depuis l’incendie qui a ravagé le bâtiment le 15 avril 2019. Elles ne devraient pas rouvrir avant… 5 ans. Grâce à FlyView Paris* situé à quelques pas de l’Opéra Garnier, la réalité virtuelle permet pourtant de s’affranchir de tout délai.
Le voyage s'effectue dans une salle futuriste avec un protocole sanitaire parfaitement respecté.
Le voyage s'effectue dans une salle futuriste avec un protocole sanitaire parfaitement respecté. - CHRISTOPHE SEFRIN/20 MINUTES

Réalité virtuelle et protocole sanitaire


Avec le documentaire Revivre Notre-Dame filmé à 360°, le site spécialisé dans les attractions culturelles en immersion propose aux Franciliens et aux touristes de découvrir la cathédrale avant et après le désastre, grâce à la « téléportation ». Ce mot, si cher aux trekkies, va ici comme un gant à un impressionnant voyage virtuel que 20 Minutes a pu réaliser en avant-première.
Ticket en main, le passager descend dans les sous-sols de FlyView pour un petit brief avant son décollage. Impossible de croiser les passagers ayant effectué le voyage avant nous, un strict protocole sanitaire les pousse à emprunter un autre escalier pour remonter à la surface. D’ailleurs, nous nous sommes passé les mains au gel hydroalcoolique proposé à l’entrée et nous sommes vus remettre gracieusement un masque de protection, car nous avions oublié le nôtre.
Les casques VR sont nettoyés après chaque séance.
Les casques VR sont nettoyés après chaque séance. - CHRISTOPHE SEFRIN/20 MINUTES
Devant une nuée de casques VR (le modèle HTC Vive Focus), Yan, opératrice trilingue, donne ses instructions et nous remet notre équipement. Nous pénétrons ensuite dans une étonnante salle dans laquelle sont répartis 32 fauteuils surmontés par une puissante lampe dont jaillissent des filaments lumineux. Mesures sanitaires obligent, une assise sur deux reste « condamnée » jusqu’à nouvel ordre afin de respecter la distanciation physique entre les passagers. La pièce est ventilée par un air constamment renouvelé provenant de l’extérieur.

Une expérience impressionnante, voire intimidante

Casque sans fil rivé sur le crâne avec deux écouteurs placés sur les oreilles, nous voilà déjà derrière les palissades qui entourent actuellement la cathédrale. Le film Revivre Notre-Dame ne se visionne pas. Il s’éprouve. Et le voyageur se déplace dans le temps, des images à 360° ayant été filmées avant et après l’incendie par Targo, la société qui produit le documentaire de 18 minutes qui fait revivre la cathédrale.
Les images avant l'incendie ont immortalisé la magnificence des lieux.
Les images avant l'incendie ont immortalisé la magnificence des lieux. - TARGO
Les images à 360° de Notre-Dame de Paris après l'incendie sont parfois bouleversantes.
Les images à 360° de Notre-Dame de Paris après l'incendie sont parfois bouleversantes. - TARGO
L’expérience est impressionnante, bien sûr. Elle est aussi déroutante par sa capacité à nous immerger sur place, comme sur une scène de crime. Quiconque a déjà visité Notre-Dame de Paris y retrouve sa beauté sacrée et découvre ce que les flammes ont bien voulu épargner. On la sent fragilisée mais déterminée. Des images avant/après enchaînées avec un fondu laissent pantois face au monument comme inerte qui semble avoir perdu toute vie.
Le film nous pousse aussi à lever la tête vers le trou béant dans la voûte de l’édifice, là où la flèche bouillonnante d’Eugène Viollet-le-Duc qui culminait à 96 mètres s’est effondrée ce sinistre soir d’avril 2018. Toujours casque VR sur la tête, on se plaît à se pencher vers le sol lorsque des images filmées à l’aide d’un drone révèlent le bâtiment vu du ciel. Et l’on est scotché lorsque tour à tour, on se retrouve brièvement face à face avec Patrick Chauvet, recteur archiprêtre de Notre-Dame, ou Anne Hidalgo, maire de Paris. Assis face à la caméra pour évoquer l’édifice, ils nous apparaissent grandeur nature, comme bien réels grâce à la 3D. On serait presque intimidés par tant de réalisme. Toutes les émotions sont convoquées.
Un fauteuil sur deux reste neutralisé jusqu'à nouvel ordre.
Un fauteuil sur deux reste neutralisé jusqu'à nouvel ordre. - CHRISTOPHE SEFRIN/20 MINUTES
Nous posons notre casque sur notre fauteuil. Comme de coutume, un nettoyage complet en sera assuré. Concession au Covid : tous les éléments touchés par le public, comme les accoudoirs, sont désinfectés après chaque séance.

55 % de visiteurs franciliens


L’expérience complète dure une quarantaine de minutes. Comme pour un roller coaster dans un parc d’attractions, la mise en scène élaborée par FlyView Paris participe à ce qui est avant tout un spectacle. « Nous avons aussi fait en sorte que le film soit d’abord une histoire en sortant du cadre strict du reportage », explique Antoine Lacarrière, directeur de FlyView. Avant de sortir, il est possible de se prendre gratuitement en photo à l’aide d’un automate et de s’adresser la vue sur fond de Notre-Dame par mail.
Si l’on quitte les lieux conquis, la téléportation n’est pas donnée : 19 euros la séance. Et il n’existe pas de tarif enfant, juste un forfait Famille à 64 euros (soit 16 euros la place). Où l’on constate aussi que FlyView a augmenté ses tarifs de 4 euros à la séance en 3 ans… Le prix du succès ? Antoine Lacarrière assure que le concept de visites culturelles en VR plaît et a déjà séduit 300.000 voyageurs, ce qui serait conforme aux objectifs initiaux. Lequels voyageurs seraient franciliens à 55 % et touristes à 45 %, « dont une importante proportion de touristes français », assure le directeur de FylView qui reconnaît aussi que les bus de touristes asiatiques s’arrêtent souvent pour embarquer. Dans les circonstances actuelles, la messe est dite : les passagers attendus cet été risquent d’être majoritairement locaux et nationaux.
* 30, rue du Quatre-Septembre, 75002 Paris – Métro Opéra. Actuellement en pré-ouverture de 14h à 18 heures et ouvert à partir du 11 juillet de 9h30 à 19h. Billets sur réservation ou sur place.

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