L’image est frappante. La statue de Colbert, l’inspirateur du Code noir, devant l’Assemblée nationale, maculée de peinture rouge, comme des giclées de sang, et taguée d’un « Négrophobie d’Etat ».
L’inscription a vite été nettoyée, et le militant de la Brigade anti-négrophobie à l’origine des dégradations doit passer en comparution immédiate. Mais il ne fait pas bon être une statue par les temps qui courent.
Les bronzes tombent de leur piédestal
Partout dans le monde, dans le sillage de la mort de George Floyd, un Afro-Américain étouffé par un policier blanc le 23 mai, et du mouvement Black Lives Matter (« La vie des Noirs compte »), les bronzes liés à l’esclavage et au colonialisme tombent de leur piédestal : les généraux confédérés, l’ancien président des Etats-Unis Thomas Jefferson, le découvreur de l’Amérique Christophe Colomb, l’ex-roi des Belges Léopold II, le marchand d’esclaves Edward Colston…
Jusqu’à Victor Schœlcher, pourtant à l’origine du décret français d’abolition de 1848, en raison des rumeurs – fausses – selon lesquelles il aurait eu lui-même des esclaves et parce que « certains militants antiracistes reprochent à sa figure d’avoir occulté celles des esclaves qui ont participé au mouvement abolitionniste », ajoute Myriam Cottias, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l’esclavage. Sa statue a été brisée à Fort-de-France, en Martinique, quarante-huit heures avant la mort de George Floyd, comme une annonce de l’embrasement à venir.
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