L'épidémie de coronavirus n'est pas terminée et "il faut se préparer à une deuxième vague" prévient Jérôme Salomon ce mercredi. Même si ce sont les vacances estivales, il appelle les Français à la prudence et au bon sens en conservant les gestes barrières. Le gouvernement intensifie les dépistages et prépare l'hôpital.
L'épidémie de coronavirus est-elle bientôt terminée ? Rien n'est moins sûr, selon une note du Conseil Scientifique Covid-19 parue ce dimanche 21 juin 2020, qui estime qu'une recrudescence de la pandémie est "extrêmement probable" à l'automne..
Interrogé par nos confrères du Monde ce 8 juillet, le Directeur Général de la Santé, prévient : "le virus circule toujours", "il faut se préparer à une reprise de l’épidémie, voire à une deuxième vague. Nous faisons tout pour tirer toutes les leçons de la première vague et anticiper au mieux avec l’ensemble des acteurs." Jérôme Salomon précise que la situation épidémiologique nationale et régionale est suivie au quotidien. "Si la situation se dégrade à nouveau, nous avons à disposition plusieurs mesures de gestion du risque : l’information locale, la protection des plus fragiles, le renforcement des mesures barrières, envisager des mesures de limitation des déplacements par exemple."
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait tenu le même discours fin juin : "nous devons nous préparer à toutes les hypothèses". "Aujourd’hui, des experts disent qu’il n’y aura plus de vague épidémique. D’autres, plus nombreux, considèrent qu’il y a un risque non négligeable d’une deuxième vague. Certains la voient à l’automne, d’autres dans un ou deux ans, voire en 2024. D’autres considèrent que le virus va peut-être circuler à bas bruit pendant des années, mais sans faire de nouvelles vagues."
DEUXIÈME VAGUE : QUE DIT LE CONSEIL SCIENTIFIQUE ?
Les experts (sous la direction du Pr. Jean-François Delfraissy) rappellent d'abord dans leur rapport, publié le 21 juin, que 5 % de la population française "seulement" a été exposée au coronavirus Sars-Cov-2 : un chiffre jugé "très insuffisant" pour atteindre la fameuse immunité collective censée empêcher la propagation du virus.
Ensuite, les spécialistes soulignent "la circulation encore très importante du virus à l'échelle planétaire (...) notamment dans l'hémisphère sud qui aborde sa période hivernale". En effet, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'épidémie aurait même tendance à... s'accélérer : "il a fallu plus de trois mois pour que le premier million de cas soit signalé, le dernier million de cas a été signalé en seulement huit jours" a annoncé ce lundi 22 juin le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Conclusion ? "Une intensification de la circulation du Sars-Cov-2 dans l'hémisphère nord à une échéance plus ou moins lointaine (quelques mois, et notamment à l'approche de l'hiver) est extrêmement probable", pour le Conseil scientifique. L'épidémie pourrait ainsi se calquer sur le modèle des "pandémies grippales qui se sont déroulées en deux ou trois vagues avant d'adopter un rythme saisonnier".
QUELLE EST LA STRATÉGIE DU GOUVERNEMENT EN CAS DE DEUXIÈME VAGUE ?
1-Traquer le virus. Alors que l'on ne dispose toujours pas de Vaccin contre le Covid-19, le gouvernement mise sur le dépistage afin d'identifier au plus tôt les clusters. Une campagne massive de tests a d'ores et déjà été lancée avec l'Assurance maladie en Ile-de-France et dans cinq autres régions. "Nous sommes dans une logique de traque du virus. Nous devons profiter de cette période pour chercher les porteurs peu ou pas symptomatiques, détecter tôt tout cluster et dépister les personnes les plus fragiles, les lieux collectifs où le virus peut circuler", explique ce 8 juillet Jérôme Salomon dans Le Monde. Par ailleurs, un projet "Obépine" vise à rechercher le virus dans les eaux usées pour quantifier la charge virale et compléter le suivi épidémiologique du Covid-19.
2-Préparer les services de soin. En outre, l'autre volet de la stratégie est de faire en sorte que le système de santé soit prêt. Concrètement, que l'on dispose de davantage de lits de réanimation. "Afin de parer à toutes les éventualités dans le cas d’une deuxième vague à l’automne, nous avons décidé d’être en mesure d’armer a minima 12 000 lits de réanimation dans les hôpitaux et d’admettre 30 000 malades en réanimation", avait déclaré fin juin Olivier Véran. Pour rappel, lors de la première vague, la France était passé de 5 000 à 9 000 lits de réanimation. En outre, le ministre assure être prêt grâce à l'acquisition de "nombreux respirateurs". Et promet de consolider "d'ici l'été" un stock national de médicaments de réanimation.
3-Maintenir les gestes barrière, indispensables. "Je le répète, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce sont essentiellement nos comportements qui conditionnent la reprise épidémique : si nous voulons éviter cela, il faut que chacune et chacun continue de respecter les mesures barrières, les mesures d’hygiène, la distanciation physique et le port du masque, surtout en situation de promiscuité et dans un espace clos", prévient Jérôme Salomon.
Source :Conseil Scientifique Covid-19
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