"Le silence de Twitter équivaut à de la complicité"
Un grand nombre de politiciens et de personnalités britanniques de premier plan ont déclaré boycotter Twitter pendant deux jours à compter de lundi matin, pour protester contre l'inaction du réseau social face aux contenus antisémites.
L'initiative, promue sous le hashtag #NoSafeSpaceForJewHate, a été déclenchée après la publication de tweets antisémites par l'artiste de rap britannique Wiley, que la plateforme a tardé à supprimer.
Vendredi, celui-ci a en effet publié un flot de déclarations haineuses, affirmant l'existence de liens entre la communauté juive et le Ku Klux Klan, et reprenant à son compte les diatribes classiques sur les Juifs et l'argent.
Les tweets en question ont été visibles durant 12 heures avant que Twitter n'en supprime finalement certains, en vertu de sa "politique face aux contenus haineux".
Le musicien, qui compte un demi-million d'abonnés sur le réseau social, s'est également vu imposer une suspension de sept jours de la plateforme. Il est, par ailleurs, visé par une enquête judiciaire.
C'est l'actrice juive Tracy-Ann Oberman, célèbre pour son rôle dans la série "EastEnders", qui la première a tweeté qu'elle envisageait de boycotter Twitter suite aux messages de Wiley, lançant ensuite le hashtag #NoSafeSpaceForJewHate.
"S'il vous plaît rejoignez-nous. Twitter a laissé Wiley déverser sa haine pendant 48 heures. Le silence équivaut à de la complicité", a écrit l'actrice dans un tweet, appelant à s'abstenir d'utiliser le réseau social durant deux jours.
Le mot-clé a suscité l'adhésion de plusieurs milliers d'utilisateurs au cours du week-end, aussi bien Juifs que non-Juifs.
Parmi les personnalités qui soutiennent le mouvement se trouvent le musicien et chanteur britannique Billy Brag, Sarah Brown, une dirigeante d'ONG mariée à l'ancien Premier ministre Gordon Brown, de nombreux députés travaillistes et conservateurs ainsi que d'autres chanteurs, acteurs et artistes britanniques.
La ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, s'est jointe aux critiques dimanche, reprochant à Twitter de ne pas avoir agi plus rapidement pour supprimer les messages du rappeur.
"Les posts antisémites de Wiley sont abjects. Ils n'auraient pas dû être autorisés à demeurer sur Twitter et Instagram aussi longtemps [...] Les réseaux sociaux doivent agir plus rapidement pour supprimer de telles incitations à la haine."
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