Depuis qu’il déferle sur l’ensemble de la planète, le Coronavirus a étalé au grand jour les failles du système économique actuel. Cet événement inattendu démontre une fois de plus que « le sens de l’Histoire » n’existe pas. On ne pourra plus considérer la mondialisation comme un phénomène souhaitable ou inéluctable.
Les frontières au service des peuples
Emmanuel Macron a prétendu au début de la crise que « le virus n’avait pas de passeport ». Une étude comparative de l’Institut Montaigne vient d’apporter un autre éclairage sur la question des frontières : une forte réactivité couplée à une mise en place de contrôles stricts aux frontières, ont permis à de nombreux pays d’Asie de limiter fortement la propagation du virus sur leur sol (Japon, Corée du Sud, Taïwan). Pour ne pas faire le jeu des populistes, le président de la République a sciemment ignoré un outil millénaire fondamental à la survie d’un peuple : ses frontières.
L’invasion migratoire n’est pas une fatalité
La situation sanitaire de l’Europe et en particulier celle de l’Italie et Malte ont réduit de 90 % l’activité des passeurs de migrants en Méditerranée. Ceux qui présentaient l’invasion migratoire de l’Europe comme inéluctable se voient de nouveau infliger un cinglant démenti par la situation actuelle. La frontière, pour peu qu’elle soit gardée, est encore et toujours efficace.
Dépendance industrielle : la violence du retour du réel
Pour faire face à la pandémie, les gouvernements du monde entier se démènent pour assurer l’approvisionnement en masques, gels hydroalcooliques et médicaments. La « dépendance industrielle » de la plupart des pays européens a sauté aux yeux du grand public. Ils sont devenus incapables de fabriquer eux-mêmes des masques, des médicaments pour leur propre usage. Le sentiment de déclassement et d’humiliation est particulièrement violent pour la France, ancienne grande puissance industrielle. Le gouvernement de la sixième puissance mondiale est incapable de faire face à la situation.
Relocaliser et protéger
Dans le monde de l’après COVID-19, nous ne pourrons plus nous permettre d’être dépendants de l’industrie pharmaceutique chinoise. C’est maintenant une évidence. Tout devra être mis en oeuvre pour relocaliser la production des médicaments et surtout de leurs principes actifs en Europe et en France. Sur les produits d’importance stratégique, les taxes devront être dissuasives. Ce protectionnisme répond aussi aux légitimes préoccupations environnementales actuelles : le coût de production en Chine est moindre notamment car les normes écologiques sont moins drastiques qu’en France ou en Europe. Enfin, supprimer les huit mille kilomètres qui séparent le consommateur du lieu de production semble une évidence à l’heure où l’on cherche à diminuer les émissions de CO2.
Sans la désindustrialisation, pas de crise des gilets jaunes ?
La France a abandonné son industrie et s’est tournée massivement vers le secteur tertiaire et les services. Elle a ainsi causé une casse sociale gigantesque dans de nombreux territoires qui vivaient de l’activité industrielle. L’industrie, en plus des questions d’indépendance stratégique que nous avons évoquées plus haut, est aussi un formidable facteur de cohésion sociale. Avec une industrie importante, on peut penser que la crise des gilets n’aurait probablement pas eu lieu.
L’industrie avait la capacité de faire cohabiter dans les territoires de la « France périphérique » des classes sociales variées : directeur d’usine, ingénieurs, contremaîtres et cols bleus. Ensemble, ils y construisaient leurs vies et leurs familles. La fracture entre les gagnants (dans les grandes villes) et les exclus (dans la France périphérique) de la mondialisation pourra aussi être résorbée par une relocalisation massive de nos industries.
Pour que toutes les leçons soient tirées de cette pandémie, le monde d’après devra être placé sous le signe des frontières et des relocalisations.
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