dimanche 24 mai 2020

Les Hongkongais lancent un SOS au monde entier;;;


En manifestant par milliers dans les rues dimanche 24 mai contre la loi de « sécurité nationale » imposée par Pékin, les Hongkongais ont voulu envoyer un double message : « nous nous battrons jusqu’au bout » et « nous avons besoin du soutien de tout le monde ». La police antiémeute a procédé à des dizaines d’arrestations.

Avec courage les Hongkongais ont osé. Ils sont descendus par milliers dimanche 24 mai pour protester contre la loi de « Sécurité nationale », un projet chinois liberticide. Un an après des manifestations monstres ayant rassemblé des millions de personnes pendant des mois contre une loi d’extradition vers la Chine (suspendue depuis septembre dernier), la détermination des Hongkongais contre la mainmise de Pékin est intacte.

Prises de cours, les forces antiémeutes de Hong Kong ont tiré des lacrymogènes et procédé à des dizaines d’arrestations. « Vous n’arriverez pas à tous nous tuer, les Hongkongais n’abandonneront jamais », pouvait-on lire sur une pancarte portée par une jeune manifestante masquée.

Les Hongkongais redoutent de perdre toutes leurs libertés

Dans la foule où se mêlaient des enfants, des jeunes couples et des personnes âgés s’exprimait une colère froide contre la loi sécuritaire imposée de force par Pékin. Une loi qu’ils considèrent comme un nouveau clou dans le cercueil d’un Hong Kong de moins en moins libre. Pour Wilson Leung, avocat très actif depuis un an auprès des victimes de la répression policière, « c’est la fin de la distinction entre le continent et Hong Kong. La Chine veut signer l’arrêt de mort de notre ville. » En vertu du concept « Un pays, deux systèmes », ses habitants bénéficient depuis leur rétrocession à la Chine en 1997 de la liberté d’expression, de presse, de religion et d’une justice indépendante.
Les opposants redoutent surtout une disposition qui permettra aux policiers chinois continentaux de mener des enquêtes à Hong Kong mais aussi l’installation de tribunaux d’exception avec des juges chinois spécialement dédiés à ces « crimes ». Responsable de la Chine au sein de l’ONG Human Rights Watch, Maya Wang accuse Pékin « de nouvelles violations des droits de l’Homme. Aujourd’hui c’est Hong Kong et demain ce sera le monde entier ».

Un appel à l’aide à la communauté internationale, sans trop d’illusions

Face au rouleau compresseur chinois, les Hongkongais savent que leur salut ne pourra venir que de la communauté internationale, sans toutefois se faire beaucoup d’illusions. Pour autant, le grand quotidien d’opposition local Apple Daily, a publié en pleine page de Une un SOS au président américain Donald Trump : « Venez à notre secours ! ». Son patron légendaire Jimmy Lai, 73 ans, catholique et militant démocrate depuis le massacre de Tian An Men en juin 1989, a même ouvert le 22 mai un compte Twitter « pour dénoncer et mobiliser le monde contre l’oppression du parti communiste chinois. Je me battrai jusqu’à la fin et ne quitterai pas Hong Kong »                                                            
Dans la communauté internationale, occupée à lutter contre l’épidémie du coronavirus, les réactions sont timides. L’ancien et dernier gouverneur de Hong Kong, Chris Patten a toutefois réussi à lancer un appel mondial pour soutenir Hong Kong : « La Chine a trahi les Hongkongais et l’Occident doit cesser de se prosterner devant Pékin. » Plus de 200 personnalités politiques de vingt-trois pays, députés, anciens ministres, sénateurs… (aucun Français) ont signé cet appel qui demande à la Chine de respecter le Traité sino-britannique signé en 1984.

Pékin veut faire appliquer cette loi de « Sécurité nationale » dans les « plus brefs délais »      

Les États-Unis ont fortement critiqué ce projet de loi chinois durant tout le week-end et menace de réviser le statut commercial spécial qu’ils octroient à Hong Kong. De son côté, l’Union européenne a publié un communiqué très diplomatique se disant « attentive à l’évolution de la situation à Hong Kong ». La Grande-Bretagne enfin, ancienne puissance coloniale, reste très discrète même si se murmure que Boris Johnson pourrait octroyer un « droit d’asile » à certains Hongkongais. Un éditorial du quotidien Times a clairement fait une demande en ce sens : « donner le droit de résidence et de travail en Grande-Bretagne aux Hongkongais. »
Face à ces nouvelles manifestations qu’elle considère comme une confirmation de l’instabilité à Hong Kong, Pékin a décidé d’accélérer l’application de cette loi de « sécurité nationale ». Son ministre des affaires étrangères Wang Yi a déclaré, dimanche, lors d’une conférence de presse au Palais du peuple en pleine Assemblée annuelle du parlement, que « ces actes violents et terroristes continuent à monter et des forces étrangères se sont profondément et illégalement ingérées dans les affaires de Hong Kong ». En soulignant qu’il fallait appliquer cette loi « sans le moindre délai » pour repousser « une grave menace pour la prospérité à long terme » du territoire de 7,5 millions d’habitants.

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