mardi 19 mai 2020

Cyber-attaque du port iranien: stratégie d’Israël sur la vulnérabilité de l’Iran...


Pour Amos Yadlin, la fermeture du port iranien serait la réponse à la tentative de piratage de la compagnie des eaux israélienne, qui serait des représailles à des frappes en Syrie..

L’ancien chef du renseignement militaire a déclaré mardi qu’une cyber-attaque sophistiquée sur un port iranien la semaine dernière semblait être une riposte israélienne à la tentative ratée de Téhéran de pirater les compagnies des eaux israéliennes le mois dernier, envoyant un message selon lequel Jérusalem pourrait nuire considérablement à l’économie iranienne si les attaques sur les infrastructures civiles israéliennes se poursuivaient.

Cela semble indiquer qu’Israël a adopté une stratégie de riposte « au coup pour coup » face à la cyber-agression iranienne – une tactique déjà utilisée par l’armée israélienne avec des attaques physiques, ou informatiques – alors que le domaine numérique devient de plus en plus important dans la guerre moderne.

Le général de division (rés.) Amos Yadlin, ancien chef des services de renseignement de l’armée israélienne et actuel chef du principal groupe de réflexion du National Security Studies, a déclaré que la supposée cyber-attaque israélienne pouvait être considérée comme un message adressé à l’Iran selon lequel Jérusalem n’accepterait pas les tentatives d’endommagement de son infrastructure civile.

« Si Israël est celui qui a répondu à l’attaque iranienne contre les infrastructures civiles (eau et égouts), il fait clairement savoir que les systèmes civils doivent être laissés en dehors des combats », a écrit M. Yadlin mardi, couvrant son évaluation avec les réserves qui sont courantes chez les responsables israéliens qui cherchent à préserver une certaine ambiguïté sur les activités militaires d’Israël à l’étranger.
« C’est un message important sur la vulnérabilité des systèmes économiques de l’Iran aux cybercapacités israéliennes », a-t-il écrit dans une série de tweets.
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L’Iran a été confronté à une crise financière majeure ces dernières années lorsque les États-Unis ont mis en place une série de sanctions économiques écrasantes après s’être retirés de l’accord nucléaire de 2015, qui offrait un allègement de ces mesures en échange de l’abandon par Téhéran de certains aspects de son programme nucléaire.

M. Yadlin a souligné l’importance croissante du domaine numérique dans la guerre moderne, car une part toujours plus importante de notre vie quotidienne est contrôlée par des systèmes informatiques connectés à Internet. Autrefois considérée comme distincte des batailles physiques entre pays, la guerre informatique semble devenir un autre domaine dans lequel les armées peuvent s’affronter.

L’ancien chef des renseignements a indiqué que la cyber-attaque iranienne sur l’infrastructure de l’eau israélienne en avril était une réponse aux efforts continus d’Israël contre la présence militaire et les mandataires de l’Iran en Syrie. Depuis des années, Israël bombarde les bases et les convois des forces iraniennes et des milices soutenues par l’Iran en Syrie afin de les empêcher d’établir une présence militaire permanente dans le pays à partir de laquelle ils pourraient mener des attaques contre l’État juif et de mettre fin à la diffusion d’armes avancées au Hezbollah et à d’autres groupes terroristes dans la région. Ces frappes se seraient intensifiées au cours des derniers mois.

« Le cyber-espace fait le lien entre les dimensions terrestre, navale et aérienne comme une dimension de guerre importante. Il est important de noter que l’Iran (qui est attaqué informatiquement en Syrie) et les États-Unis (après l’abattage de leur engin aérien sans pilote avancé l’été dernier) ont tous deux utilisé des cyber-réponses lorsqu’ils ne voulaient pas aggraver la situation sur le plan informatique », a-t-il écrit.
Yadlin faisait référence à des rapports selon lesquels les Etats-Unis auraient mené une série de cyber-attaques sur les systèmes d’armes iraniens après que l’armée iranienne a abattu un drone américain qui, selon Téhéran, serait entré dans son espace aérien en juin dernier.

L’ancien chef du renseignement militaire a fait écho aux commentaires d’un responsable occidental anonyme mardi, qui a également déclaré à la télévision israélienne que la cyber-attaque du 9 mai sur le port iranien, qui l’a complètement fermé et a provoqué un chaos généralisé sur le site, était une réponse à une tentative iranienne apparente de saboter les infrastructures d’eau et d’égouts d’Israël.
« La cyber-attaque sur le port de Shahid Rajaee en Iran était une réponse israélienne à la cyber-attaque que les Iraniens ont menée contre Israël il y a deux semaines contre les composants de la Mekorot [compagnie nationale des eaux israélienne] – une attaque qui a échoué », a déclaré le responsable d’un pays occidental à la Douzième chaîne, sous réserve d’anonymat.

« Israël espère que [les Iraniens] s’arrêteront là. Ils ont attaqué des éléments de l’infrastructure de l’eau. Ils n’ont pas vraiment causé de dommages – mais ils ont franchi une ligne et [Israël] devait riposter », a déclaré le fonctionnaire.
Le fonctionnaire semble s’être trompé sur la date de la prétendue cyber-attaque iranienne, qui n’aurait pas eu lieu il y a deux semaines, mais il y a plus de trois semaines, fin avril.

Selon le site d’information Ynet, l’attaque iranienne présumée a visé au moins six installations d’eau dans tout Israël les 24 et 25 avril, causant des perturbations mineures.
Une station a vu une pompe se mettre en marche toute seule, une autre a vu tout son système d’exploitation repris, et une troisième a noté « des incohérences lors d’un changement imprévu de ses données », a rapporté le média, sans sourcer l’information.

D’autres stations ont également identifié des tentatives de piratage de leurs systèmes, mais chacune d’entre elles a été détectée plus tôt et résolue rapidement, selon Ynet.
Cependant, malgré ces problèmes dans les différentes stations, l’Autorité de l’eau a déclaré « qu’il n’y avait aucun dommage à l’approvisionnement en eau et qu’elle a fonctionné, et continue de fonctionner, sans interruption ».
Une réunion du cabinet de sécurité de haut niveau le 7 mai, la première depuis des mois, aurait traité en partie de cette tentative iranienne.
Le 9 mai, Israël aurait répondu à ces tentatives de piratage en menant une cyber-attaque sur le port de Shahid Rajaee – l’un des plus importants terminaux d’Iran – le fermant complètement et provoquant un chaos généralisé, a rapporté lundi le Washington Post.

« Les ordinateurs qui régulent le flux des navires, des camions et des biens sont tous tombés en panne au même moment, créant un chaos massif sur les voies navigables et sur les routes menant à la structure », a écrit le Post.
Ce port est un terminal de livraison qui vient tout juste d’être construit dans la ville côtière de Bandar Abbas, située sur le détroit d’Ormuz.
« Il y a eu un chaos total », a déclaré au Post un responsable de la sécurité, qui s’est exprimé à la condition que son identité et son appartenance nationale ne soient pas révélées.

L’Iran a par la suite reconnu qu’un hacker étranger inconnu avait mis hors ligne les ordinateurs du port, mais a nié la gravité de l’attaque.
Les images satellites du port prises les 11 et 12 mai par Planet Labs et visionnées par le Times of Israel montrent en effet des dizaines de navires au ralenti au large du port et une accumulation de conteneurs sur la terre ferme, quelques jours après la prétendue cyber-attaque israélienne.

Il n’y a eu aucun commentaire de l’ambassade israélienne à Washington ou de l’armée israélienne, selon le rapport.

L’Iran – dont le régime cherche ouvertement à détruire Israël – et Israël se sont engagés dans une cyber-guerre secrète depuis plus d’une décennie. L’État juif et les États-Unis auraient notamment tenté de saboter à distance le programme nucléaire de la République islamique en 2010 en utilisant une cyber-arme avancée connue sous le nom de Stuxnet.

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