Un système singulier de trois salles souterraines, vieilles de deux millénaires, a été découvert aux abords du mur Occidental. Ce complexe de trois salles – creusées minutieusement à la main dans la pierre avant la chute de Jérusalem, en l’an 70 de l’ère commune – est la preuve unique d’une vie souterraine quotidienne dans la ville.
« Cette découverte est unique. C’est la première fois qu’un système souterrain est découvert, adjacent au mur Occidental », indiquent les co-directeurs de l’Autorité israélienne des antiquités, les docteurs Barak Monnickendam-Givon et Tehila Sadiel dans un communiqué de presse émis mardi.
« Il faut comprendre qu’il y a 2 000 ans à Jérusalem, comme c’est le cas aujourd’hui, il était habituel de construire à partir de la pierre. La question est : Pourquoi avoir placé tant d’efforts de ressources à tailler des salles souterraines dans la roc ? », s’interrogent les archéologues.
La raison d’être de ce complexe de trois salles, dissimulé depuis des siècles sous un vaste sol en mosaïque blanc datant des périodes Byzantine/Omeyyades, il y a 1400 ans, fait encore l’objet d’une enquête – mais il aurait pu servir de garde-manger en sous-sol, d’espace de vie ou même de cachette pour échapper aux attaques, commente mardi le docteur Barak Monnickendam-Givon auprès du Times of Israel.
Les salles, qui ont été découvertes par des élèves d’un programme préparatoire pré-militaire qui travaillaient en collaboration avec l’Autorité israélienne des antiquités, se situent sous le complexe « Beit Strauss », un immeuble antique historique qui a été racheté par le philanthrope Nathan Strauss, qui avait été une soupe populaire dans le passé et qui accueille aujourd’hui de belles toilettes publiques et sert de couloir d’entrée vers les tunnels du mur Occidental.
Les fouilles souterraines avaient repris, l’année dernière, sous l’immeuble Beit Strauss, récemment rénové, pour relier l’immeuble à un nouveau segment de la visite des tunnels du mur Occidental, selon le communiqué de l’Autorité israélienne des antiquités.
Tandis que l’usage, à l’époque, du complexe est « encore un mystère », déclare Monnickendam-Givon, l’endroit où étaient placées ces salles souterraines, au cours de la période du Second temple (comme aujourd’hui), était « un lieu de premier plan ». Il n’exclut pas qu’elles aient pu appartenir à une structure publique bien plus importante, qui a disparu depuis.
Taillées dans la pierre avec des outils manuels, et notamment des marteaux en fer, les trois salles sont plutôt spacieuses : environ 2,5 mètres sur 4 mètres pour la première, 2,5 mètres sur 2,5 mètres pour la seconde, et une troisième salle qui est encore en cours de dégagement et qui ferait à peu-près la même taille que la deuxième, note Monnickendam-Givon.
Les salles se trouvent à différents niveaux et elles sont reliées entre elles par des escaliers, continue-t-il.
Combien de temps a-t-il fallu pour créer ce complexe avec les outils de l’époque ? A cette question, Monnickendam-Givon éclate de rire et il dit n’en avoir aucune idée – mais il ajoute qu’il y a dû y avoir un « investissement très impressionnant » en termes de temps et de ressources.
Monnickendam-Givon souligne qu’alors qu’il y a eu de nombreux bains rituels et des tombes qui ont été creusés dans le roc à ce moment-là, c’est la toute première fois que ce qui semble être un espace de vie est ainsi découvert.
A l’intérieur des pièces, il semble y avoir des niches pour des étagères et pour ranger des choses, ainsi que des montants de porte et des cavités susceptibles d’abriter des lanternes qui ont été taillées dans la pierre.
« Entre autres, nous avons trouvé des récipients de cuisine en argile, une tasse en pierre unique aux sites juifs de la période du Second temple et un fragment de qalal – un large bassin en pierre utilisé pour accueillir de l’eau, qui serait lié aux pratiques juives de pureté rituelle », ont expliqué Monnickendam-Givon et Sadiel dans le communiqué de presse de l’Autorité israélienne des antiquités.
Tandis qu’au premier coup d’oeil, les niches taillées dans le roc semblent similaires à celles découvertes dans les tombes contemporaines, Monnickendam-Givon estime improbable qu’elles aient été utilisées pour la même raison, ce secteur faisant d’ores et déjà partie de la Jérusalem antique à cette ère et les coutumes interdisant l’inhumation dans les limites de la ville.
Alors que les archéologues tentent encore de déterminer à quoi a pu servir le complexe, ils continuent également les fouilles.
« C’est un travail de très longue haleine », s’exclame Monnickendam-Givon.
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