mercredi 13 mai 2020

Textes en devenir....



Le soleil déclinait à l'horizon. Une boule parfaitement rougeâtre et harmonieuse se cachait derrière un nuage blanc et cotonneux. 

La pénombre s'installait petit à petit dans cette chambre aux murs blanchis à la chaux. Les deux amants endormis paisiblement vivaient toujours dans ce Paris gangrené et fébrile. Le silence des rues faisaient écho à la sécheresse des coeurs vidés de ses préoccupations habituelles.

Huit coups sonnèrent à l'église voisine. Les fenêtres se fermèrent les unes après les autres. Derrière les rideaux, nous pouvions voir de petites silhouettes qui bougeaient telles que les marionnettes du Jardin du Luxembourg. Guignol que l'on pouvait imaginer au loin avait la mine défaite depuis que les bambins avait déserté le parc grouillant de monde les jours sans classe. 

Le sénat se mirait dans l'eau parfaitement limpide du bassin du jardin. Les petits voiliers habitués à voguer étaient soigneusement rangés dans une petite baraque de bois vert sapin.

Les deux amants s'aimaient dans ce spectacle d'un Paris désolé, replié sur lui-même, n'ayant pour compagnie que sa solitude.
Mikaël se leva doucement afin de ne pas réveiller son amour. Il fuma une cigarette à la fenêtre. Il se foutait des convenances car son corps était nu.

Nathalie se réveilla à son tour , l'entoura de ses bras minces et délicats. Elle le caressa avec douceur. Le désir de s'aimer encore se fit sentir. Elle l'embrassa avec fougue sur toutes les parties de son corps en insistant sur les zones érogènes. 

Ses seins lourds devinrent subitement de marbre. Le corps de Mikaël se raidit , prêt à de douces voluptés. Il porta son amour sur le lit blanc , l'enveloppa de baisers langoureux. Ses lèvres humides se posèrent dans les plis réguliers de sa peau blanche. La lune ronde déclinait maintenant , laissant des traînées luisantes sur le plafond. Les visages éblouis de bonheur s'éclipsèrent derrière les draps propres et amidonnés. Les deux amants clandestins cachaient leur bonheur sous cette tente nuptiale, tournant le dos à la désolation de ce Paris solitaire.

Nathalie se cambra doucement. Elle voguait sous des secousses. Au plafond , nous pouvions deviner l'empreinte d'un reptile qui se dandinait autour des auréoles que dessinait la lune pleine et généreuse. Le reptile malin , nonchalant attendait son heure de grâce pour disparaitre derrière les carreaux.
Le jour se leva , et le spectacle de cette nuit étoilée se dissipa.
Un silence se fit entendre.

Deux amants clandestins avaient fini de s'aimer.
Paris , la majestueuse avait le coeur lourd.


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