jeudi 9 juillet 2020

Esclavage Moderne et Woke-Hypocrisie par Judith Bergman...

  • Rien qu'en Grande-Bretagne, pas moins de 136 000 personnes seraient réduites en esclavage. L'esclavage au Royaume-Uni a pris la forme du travail forcé et de l'exploitation domestique et sexuelle. Les Albanais et les Vietnamiens sont les mieux représentés au sein des groupes esclaves. - Global Slavery Index, 2018.
  • L'Afrique compte encore 9,2 millions d'esclaves noirs environ. L'esclavage se caractérise par le travail forcé, l'exploitation sexuelle forcée et le mariage forcé. - Global Slavery Index, 2018.

  • « Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), les personnes réduites au servage sont trois fois plus nombreuses aujourd'hui que celles qui ont été capturées et vendues pendant les 350 ans qu'a duré la traite transatlantique », Time Magazine, 14 mars 2019.
  • L'esclavage moderne rapporte aux réseaux criminels environ 133 milliards d'euros par an, soit à peine moins que le trafic de drogue et le trafic d'armes.
  • « Les pays du G-20 importent chaque année pour environ 315 milliards d'euros de marchandises susceptibles d'avoir été produits par des esclaves ». - Global Slavery Index, 2018.

  • Une esclave malienne, Raichatou, a déclaré au Guardian en 2013 qu'elle était devenue esclave à l'âge de sept ans, à la mort de sa mère qui était elle-même une esclave -. « Mon père a été dans l'incapacité d'empêcher le maître de ma mère de nous réclamer mes frères et moi », a-t-elle expliqué. Raichatou a travaillé comme domestique pendant près de 20 ans sans jamais être payée, et elle a été forcée de se marier avec un autre esclave qu'elle n'avait jamais rencontré auparavant, afin de pouvoir fournir à son maître plus d'esclaves.

Black Lives Matter (BLM) et ses sycophantes exercent une interminable pression en faveur du déboulonnage des statues et sur le changement des noms de rues mais ils ne portent aucune attention aux 40 millions de personnes actuellement esclaves de par le monde. Rien qu'en Afrique, 9,2 millions d'hommes, de femmes et d'enfants sont aujourd'hui réduits en esclavage. Photo : des vandales tentent d'abattre la statue du président américain Andrew Jackson à Lafayette Square, le 22 juin 2020, près de la Maison Blanche à Washington, DC. (Photo de Tasos Katopodis / Getty Images)

Tout à coup, les médias n'ont plus parlé que de Black Lives Matter (BLM) et de ses militants occupés à vandaliser et détruire diverses statues de marchands d'esclaves, de propriétaires d'esclaves et de toute autre personne qui selon eux, aurait été impliquée dans le trafic d'esclaves. À Bristol, en Angleterre, la statue du marchand d'esclaves Edward Colston a été abattue et jetée dans le port. En Belgique, les statues du roi Léopold ont été vandalisées.

Des élus locaux ont accompagné le mouvement, affirmant que toutes les statues perçues comme offensantes devraient être supprimées. Le maire de Londres, Sadiq Khan, a aussi annoncé la mise en place d'une commission chargée de repenser l'avenir des monuments, statues et noms de rues de la capitale britannique.
L'offensive contre de vieilles statues commémorant le souvenir de personnes depuis longtemps décédées est-elle utile à ces millions de Noirs et de non-Noirs qui sont aujourd'hui asservis ?

 Les activistes de BLM et autres suppôts du « woke » (« éveil » ou « prise de conscience », terme utilisé par les activistes de Black Lives Matter pour désigner l'importance qu'il convient d'accorder aux problèmes de racisme et de discrimination, NDT) ne se soucient guère de l'esclavage réel, celui qui maintient dans les fers pas moins de 40 millions de personnes. A l'évidence, il est plus facile, et probablement plus agréable, de détruire les monuments historiques occidentaux que d'ouvrir le difficile chantier de l'abolition effective de l'esclavage moderne.
Au Royaume-Uni, les belles consciences du « woke », celles qui s'en prennent courageusement à des statues de pierre et de métal, se moquent bien des différentes formes d'esclavage présentes dans leur propre pays. 

Pourtant, le Rapport 2019 du gouvernement britannique a dénombré 13000 victimes potentielles de l'esclavage. Un chiffre qui remonte à 2014 et qui est sujet à caution, car le Global Slavery Index de 2018, recense environ 136 000 esclaves modernes sur le sol britannique.

L'esclavage au Royaume-Uni a pris la forme du travail forcé et de l'exploitation domestique et sexuelle. Les Albanais et les Vietnamiens sont les groupes humains les mieux représentés au sein des populations réduites en esclavage. Différents médias britanniques ont à de nombreuses reprises publié des articles sur ces milliers de Vietnamiens, âgés de moins de 18 ans - et il ne s'agit là que d'une estimation - qui sont kidnappés et expédiés clandestinement au Royaume-Uni. Là, ils sont contraints de travailler sans aucune rémunération dans des fermes à cannabis. 

Ces personnes-là forment un sous-ensemble de la « vaste machine criminelle qui alimente un marché clandestin du cannabis évalué à 2,9 milliards d'euros ». Ceux qui ne travaillent pas dans l'industrie du cannabis sont réduits en esclavage dans « des bars à ongles, des maisons closes et des restaurants, ou sont employés au travail domestique dans des résidences privées ». En janvier, la BBC a publié un article à propos d'un garçon vietnamien nommé Ba, qui a été kidnappé par un gang chinois, réduit en esclavage au Royaume-Uni, et que son patron chinois affamait et battait chaque fois qu'un problème technique surgissait à l'usine de cannabis.

Black Lives Matter se soucie peu de la vie des esclaves vietnamiens du Royaume-Uni. Mais il ne semble pas accorder plus de considération aux esclaves noirs d'Afrique. Le Global Slavery Index indique qu'environ 9,2 millions de personnes (hommes, femmes et enfants) sont réduites en esclavage en Afrique, ce qui signifie pour elles travail forcé, relations sexuelles forcées et mariage forcé.
« Selon l'Organisation internationale du travail (OIT) de l'ONU, les personnes actuellement réduites en esclavage sont près de trois fois plus nombreuses que celles qui ont été capturées et vendues pendant les 350 ans qu'à duré la traite transatlantique », a rapporté Time Magazine en mars 2019. Selon l'OIT, 25 millions de personnes sont en servitude pour dettes et 15 millions ont subi un mariage forcé.

L'esclavage moderne rapporte aux réseaux criminels environ 133 milliards d'euros par an, soit un peu moins que le trafic de drogue et le trafic d'armes. « L'esclavage n'a jamais été plus rentable qu'aujourd'hui », a déclaré Siddharth Kara, économiste au Carr Center for Human Rights Policy, au magazine TimeSelon le Global Slavery Index 2018, « les pays du G-20 importent chaque année quelque 315 milliards d'euros de produits qui ont toutes les chances d'avoir été fabriqués par des esclaves modernes ».

En 2017, des images choquantes d'esclaves vendus aux enchères en Libye ont circulé sur les réseaux sociaux : CNN a montré comment des hommes arabophones ont vendu douze Nigérians. En 2019, Time Magazine a interviewé Iabarot, un migrant africain capturé et vendu comme esclave alors qu'il se rendait en Europe :
« Arrivé à la frontière sud de la Libye, Iabarot a rencontré un chauffeur de taxi très sympathique qui lui a proposé de le conduire gratuitement à Tripoli, la capitale. Sur le chemin, il a été vendu à un « Libyen blanc » ou à un Arabe, pour 200 dollars (180 euros). Il a été forcé de rembourser sa « dette » sur un chantier de construction, un schéma qui s'est répété chaque fois qu'il a été vendu et revendu. »
Le trafic sexuel constitue une part considérable de l'esclavage moderne. Le Washington Post affirme qu'en 2019, la mafia nigériane a prostitué des femmes par dizaines de milliers :
« Selon certains experts, pas moins de 20 000 nigérianes, souvent mineures, sont arrivées en Sicile entre 2016 et 2018. Cette traite des femmes était organisée par des Nigérians déjà installés en Italie ».
Selon un rapport de juillet 2017 de l'Organisation internationale des Nations Unies pour les migrations (OIM) :
« Au cours des trois dernières années, les services de l'OIM en Italie ont enregistré une hausse de près de 600% du nombre de victimes de la traite sexuelle arrivant par la mer. Cette hausse s'est poursuivie tout au long du premier semestre 2017. La plupart des victimes arrivaient en droite ligne du Nigéria ». Dans son rapport, l'OIM a estimé que 80% des Nigérianes, souvent mineures, étaient « victimes des réseaux de prostitution ». Le nombre de ces femmes a considérablement augmenté, passant de 1 454 en 2014 à 11 009 en 2016.
Dans certaines parties du continent africain, notamment au Sahel, l'esclavage bien qu'interdit, est toujours ancré dans la culture traditionnelle. Le Mali et la Mauritanie pratiquent encore l'esclavage de descendance ou l'esclavage dit « de caste » - qui transmet le statut d'esclave de génération en génération.
En 2013, selon certaines estimations, pas moins de 250 000 personnes vivaient dans des conditions proches de l'esclavage au Mali, où l'esclavage n'est pas illégal. Une esclave malienne, Raichatou, a déclaré au Guardian en 2013 qu'elle était devenue esclave à l'âge de sept ans lorsque sa mère, également esclave, est décédée. « Mon père n'a rien pu faire, il n'a pu que regarder quand le maître de ma mère est venu me réclamer moi et mes frères », a-t-elle expliqué. Elle a travaillé comme domestique sans salaire pendant près de 20 ans, et a été forcée de se marier avec un autre esclave qu'elle ne connaissait pas, afin d'enfanter d'autres esclaves pour son maître.
En Mauritanie, on estime que 20% de la population est asservi, même si l'esclavage a été officiellement aboli en 1981. Les esclaves sont pour la plupart issus de la minorité noire africaine Harratine par opposition à la moitié de la population qui est arabe ou berbère. Selon un article du Guardian de 2018 :
« L'esclavage a une longue histoire dans cette nation désertique d'Afrique du Nord. Des siècles durant, les Maures arabophones ont attaqué des villages africains et la mise en esclavage des uns par les autres a fini par produire un système de castes rigide au sein duquel des habitants à la peau sombre semblent éternellement redevables envers des maîtres à la peau plus claire ». Le statut d'esclave est transmis de la mère à l'enfant, et les militants anti-esclavagistes sont régulièrement torturés et détenus. Pourtant, le gouvernement mauritanien nie régulièrement l'existence de l'esclavage en et se félicite publiquement de son éradication. »
L'article du Guardian détaille également l'horrible destin des esclaves harratines :
"Aichetou Mint M'barack était une esclave née d'esclave de la région de Rosso. Comme sa sœur, elle a été enlevée à sa mère puis mise en service domestique auprès d'un autre membre de la famille du maître. Elle s'est mariée au domicile de son maître et a eu huit enfants, dont deux lui ont été enlevés pour devenir esclaves dans d'autres familles. En 2010, la sœur aînée d'Aichetou a pu la libérer ... elle-même avait fui ses maîtres après qu'ils aient tué son bébé avec des charbons ardents. »
BLM et les nombreux dirigeants d'entreprise, professeurs d'université, stars des médias, du sport et de la culture qui pratiquent l'agenouillement semblent indifférents au destin des Aichetou et de ses semblables. Il est vraisemblable qu'ils n'ont jamais entendu parler d'elle ni de ses compagnons de souffrance. Apparemment, ces vies noires là do not matter – et tout le monde s'en moque à l'exception des quelques courageuses personnes qui travaillent dans les organisations anti-esclavagistes locales.
BLM et ses sycophantes exercent de leur côté une interminable pression pour changer le noms des rues et des universités, déboulonner des statues, tous actes qui ne sont rien d'autre que des comportements vertueux ostentatoires. Ces débats pour déterminer si des personnes qui n'ont jamais été esclaves devraient être indemnisées par de personnes qui n'ont jamais possédé d'esclaves ne sont qu'une perte de temps.
Toutes ces postures ignorent certes les 40 millions de victimes actuelles de l'esclavage ; mais outre son incommensurable hypocrisie, la woke-attitude est une suprême insulte jetée à la face de ceux qui souffrent de l'esclavage en silence, et meurent lentement des abus physiques, sexuels et émotionnels qu'ils sont contraints de subir.
Si quelque chose est « offensant » en ce monde, c'est cela.
Judith Bergman, chroniqueuse, avocate et analyste politique est Distinguished Senior Fellow du Gatestone Institute.

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