Il y a trois ans Macron, était élu au second tour de l’élection présidentielle. La fête réservée aux happy few à La Rotonde, à l’issue du premier tour, fut un pied de nez aux électeurs français, une façon de leur dire que le second tour face à Marine Le Pen comptait pour du beurre.
Ce fut, aux dires mêmes de Macron, une victoire par effraction. Il a fallu que se mettent en branle médias et parquet national financier, nouvelle machine judiciaire aux mains des socialistes, pour tuer dans l’œuf le programme conservateur libéral de Fillon.
Cela étant, Fillon appelait à voter Macron alors que nous, bénévoles, étions encore en train de dépouiller les bulletins. Pourquoi porter de l’eau à la mer ? Les fillonistes n’avaient pas eu autant d’élan pour soutenir Sarkozy contre Hollande au second tour en 2012. Mais imagine-t-on François Fillon prôner l’abstention au second tour, voire soutenir Marine Le Pen ? En revanche, nous, électeurs pouvions rêver d’une candidate qui aurait mieux incarné le conservatisme, qui aurait clairement défendu les valeurs chrétiennes, une candidate qui n’ait pas dit, au sujet du débat sur l’avortement, en opposition avec Marion Maréchal, que c’était pour les électeurs un sujet « lunaire ». Mais encore aurait-il fallu que cette candidate eût été libérale pour s’opposer au constructivisme de Macron. Bref, encore aurait-il fallu qu’elle eût été de droite. Rebâtir nos frontières est nécessaire, mais s’opposer à la politique européenne de Bruxelles n’est pas suffisant, à moins de chercher – que Dieu nous en préserve – une coalition avec Mélenchon.
Le 1er décembre 2016, depuis l’Élysée, Hollande renonçait. Arrivé là par hasard, comme un lapin pris dans les phares, la photo officielle de Depardon sur la pelouse résume bien la situation. Hollande n’arriva là qu’en raison de la chute de Strauss-Kahn, il s’avéra très vite être une erreur de casting. C’est un livre de journalistes de gauche, d’amis, Un Président ne devrait pas dire ça…, qui jouera le rôle de révélateur provoquant sa chute, dégageant ainsi la route à son ancien collaborateur. Hollande, lucide, dit qu’il fallait « un hara-kiri pour le Parti socialiste ». Cet ouvrage devait être une autopsie du quinquennat par son premier acteur, il fut l’un des facteurs conduisant au renoncement de celui-ci à se représenter. Valérie Trierweiler, son ex-compagne, l’avait accusé de surnommer avec sarcasme les pauvres « les sans-dents ». Il se justifia dans le livre, évoquant un contexte compassionnel : « Je vois les gens qui viennent vers moi dans les manifestations, ce sont des pauvres, ils sont sans dents. » Alors, elle réagit en rendant public un SMS de 2008 : « Je suis avec ma copine Bernadette […] dans son canton [Corrèze]. Dans son discours, elle a fait un lapsus formidable. Rire général, même chez les sans-dents. »
De son côté, Macron, secrétaire général adjoint de l’Élysée, qui s’était lancé en dehors du Parti socialiste, réussit à faire oublier qu’il était de l’équipe sortante. Une fois élu, Macron – la deuxième gauche, comme on disait au Nouvel Observateur, la gauche rocardo-strauss-kahnienne – s’est à son tour discrédité en prononçant, dans la halle Freyssinet réhabilitée, cette phrase : « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien. »
Existe-t-il un recours, en France, contre l’ordo-libéralisme allemand en vigueur dans l’Europe de Maastricht pour revenir à l’essence chrétienne du libéralisme ? Des visages, des personnes qui interagissent, libres et responsables, pas des données macroéconomiques, des chiffres, des équivalences arithmétiques interchangeables.
Les Français doivent reprendre le contrôle. Rétablir les frontières, battre monnaie, décider eux-mêmes des accords de libre-échange. Limiter les dépenses de l’État, alléger les prélèvements obligatoires et baisser les taxes. Se rapprocher de l’Amérique, comme l’avait fait Sarkozy.
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